« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

jeudi 29 novembre 2012

BD – Souffrance et douleur

Revenons là-dessus. Emmanuelle, ce matin, m’a dit une chose qui m’a beaucoup intriguée. Concernant mon texte, voici ce qu’elle m’a écrit : un jour, vous pourrez faire la différence entre la souffrance et la douleur. Je ne comprenais pas pourquoi. Pour moi la DOULEUR et la SOUFFRANCE c'est la même chose. Elle m’a demandé de regarder sur le dictionnaire. Donc j'ai regardé sur Internet, mais cela ne m’a pas plus aidée. Je me suis trouvée subitement petite et stupide. Pourquoi encore je n'arrivais pas à faire la différence ? Un mur, une barrière devant moi pourquoi ?
Ce matin, j'avais rendez-vous avec mon psychiatre. J’ai abordé ce sujet avec lui, je parlais de la situation de mon fils, d'ailleurs c'est par rapport à cela que mon texte est né : expliquer mon ressenti. Mon psychiatre à essayer de m'expliquer, mais là toujours rien. Toujours rien compris. J'étais complètement perdue, mais il m’a dit que c'était normal que je ne comprenne pas, vue la situation que je vivais et de mon enfance. Mais il m’a dit une chose par contre : que c’est la souffrance qui passe avant la colère, car oui, aussi on a parlé de ma colère aussi. Alors que pour moi, c'est la colère qui passe avant la souffrance. Oui oui, pourquoi que je vois les choses à l'envers comme cela ? Il serait bon de le savoir.
Les émotions, voici un gros problème que je dois régler. C'est une chose importante, car pour moi les émotions c'est ce qui nous fait marcher pour notre vie, pour avancer aussi et pour moi aussi sans émotions on ne peut pas vivre. Maintenant, il faut qu’elles soient normalement fabriquées, afin de bien pouvoir s’en servir. Donc revenons à ce matin : j’étais vraiment complètement déstabilisée, quand je parlais de cela avec mon psychiatre, d'ailleurs il s'en est rendu compte et je me suis aperçue à ce moment-là aussi que j'avais vraiment un problème avec les émotions, comme avec le mot SURPRISE, car cela aussi Emmanuelle veut que j’y travaille. Là pareil, que dire ? Nous avons aussi échangé avec mon psychiatre sur cela. Mais c'est vraiment une chose qui m'angoisse et qui me déstabilise vraiment de parler de tout ceci. Peut être la peur de m'y affronter, de reconnaître que je ne sais rien dire et écrire concernant les émotions, mais pourquoi ? je ne sais pas, mais en moi, j'ai ressenti ce matin, un mal être. Je me sens complètement désarmer face à tout cela. Peut-être que d’y travailler et de chercher ce que je ressens, de le découvrir me fait reculer ? Oui cela m'effrayait. C'est vraiment grave, et cela me fait mal de constater qu’à mon âge, je ne sais pas parler de tout ceci. Cela me fait mal de constater aussi que la façon d'on j'ai été éduquée a été, je peux me servir de ce mot, BÂCLÉE que dans cette éducation, il n’en sort pas, en fin de compte, grand chose de positif.
Et oui cela me fait très mal, encore une chose qu'il faut que j'apprenne à gérer et à digérer, encore une. Je crois aussi que ce problème est peut-être lié au fait que l'on m’a interdit de m'exprimer, de parler, alors c'est pareil, difficile de ressentir et d'apprendre et de gérer toutes ces émotions. Mais bon il n'est jamais trop tard de changer et de voir les choses différemment vous savez pour moi de travailler sur ces histoires d'émotions qui sont en fin de compte une chose inconnue est une façon peut être de pouvoir renaître je ne sais pas, en tout cas c'est la premier chose que je ressens et que je pense.
Maintenant revenons sur les mots SOUFFRANCE ET DOULEUR, de ce que je peux en dire pour l'instant, mais il se peut que je me plante, mais je me lance.
Alors pour la DOULEUR, je crois, je dis bien je crois car je n'en suis pas sure. Cette douleur on la ressent quand on se fait mal, une sensation que le corps ressent, quand le corps réagit ; elle est désagréable, mais peut être de différents niveau, fort, intense ou modéré. On peut la ressentir physiquement, une chose qui pour moi est la mieux appropriée, plus que moralement. Elle excite aussi, mais moins peut être pour moi, moins je ne sais pas trop encore. Je pense que dans ces moments-là c'est la SOUFFRANCE qui intervient, car si mentalement dans notre tête on n'est pas bien, alors la douleur on la ressentira plus forte, plus intense plus que l'on devrait, elle est anormale. À ce moment-là, il faudrait savoir pourquoi ? Alors que si on est bien mentalement et psychiquement, la douleur elle peut passer sans que l'on se rende compte. Là alors on réagir d'une façon normale et elle est banale. Concernant la souffrance, il y en a deux sortes : la souffrance physique comme les nausées le vertige, l’insomnie etc… et il y a la souffrance psychique telle que l'angoisse, la peur, la phobie, voilà c'est vrai il y a une petite différence, mais pas grand chose ! Enfin je crois ! Mais je ne suis pas sure de moi encore pour bien faire la différence… à poursuivre…
Et oui plus je travaille avec Emmanuelle et plus je découvre des choses sur moi, et plus cela m'aide dans ma psychothérapie avec mon psychiatre, ces deux travaux en même temps ressemblent à une symbiose c'est trop ça. Je me dis que parfois je suis et je reste mystérieuse et pour vous tous, je suis un coffre que l'on ouvre et que l'on commence à découvrir des trésors ou pas.
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2 commentaires:

  1. Bonjour Béa,

    puisque ton fils est hospitalisé tu as peut être vu qu'on lui demandait d'évaluer sa "douleur" sur une échelle de douleur, une réglette, qui permet de donner les médicaments qu'il faut pour essayer de la faire disparaître. Ceci pour dire que d'une certaine manière la douleur peut être quantifiée. Il y a eu beaucoup de travaux faits pour et avec les enfants à l'institut Gustave Roussy (cancer) pour traiter la douleur comme il le faut, car quand elle ne l'est pas, elle provoque un vécu quasi dépressif et là, l'enfant outre sa douleur non traitée est en grande souffrance car il vit un abandon, une incompréhension.

    Je suis tout à fait d'accord avec toi quand tu dis que la souffrance influe sur la douleur.

    En tant que psychologue en milieu hospitalier (plus maintenant ) j'ai beaucoup écrit sur la douleur, sur la souffrance. Peut être que le texte suivant: http://giboulee.blogspot.fr/2004/12/objets-en-souffrance.html pourra t'aider un peu. Mais à cette époque je ne connaissais rien aux dégâts provoqués par l'inceste tant sur le psychisme que sur le corps.

    Je crois comme Emmanuelle que ce travail sur les mots est très important pour sortir de cette espèce de confusion provoquée par les mauvais traitements, et comme tu le dis l'absence de mots et d'explications.

    Quant à monsieur ou madame Grrr, j'ai l'impression que quelqu'un qui n'a pas appris à parler, qui est une sorte d'enfant loup et qui comme il ne sait pas si ce qu'il fait est bon ou mauvais, il fonctionne soit en agissant (bien pour lui, parce qu'il est vivant) soit en se repliant (et là il se vit comme non vivant:mort).

    Petit à petit, plus toi tu rentreras dans les mots, plus lui, il se mettra à faire comme toi et il n'aura plus besoin d'agir en détruisant pour se sentir exister.

    je le vois comme un petit animal qu'il faut apprivoiser.

    Bisous

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  2. Bonsoir Giboulée ,
    Que vous me manquez sur ce blog , contente de vous lire !
    Pour mon fils, les médecins emploient le mot souffrance et incompréhension dans ce monde adulte.
    Je constate que travailler sur les mots est important pour vous tous, mon psy mais également pour moi, concernant Grr là un problème aussi à régler, détruire cela il sait faire, mais comment il a appris je serais curieuse de le savoir. Apprivoiser , oui je pense que ce mot lui convient bien. Savoir comment il fonctionne cela aussi serait important de le savoir pour l'aider !
    Merci Giboulée , à bientôt , je l'espère !

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