« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

lundi 26 novembre 2012

BD – Mes émotions et moi – Impuissance pour mon fils

J'ai relu mon texte, un peu avant, alors je me suis dessinée, la tête plus grosse que mon coprs, le visage reflète mon désordre dans ma tête, toutes ces émotions, un oeil rouge et noir : la colère. Vous pouvez remarquer que je n'ai pas dessiné mes mains, pour montrer mon impuissance, les traits qui sortent de mon ventre correspondent à ma colère. La colère de ne pas pouvoir faire plus pour mon fils, mon impuissance, ma colère de ne pas pouvoir gérer ma souffrance, ma colère de le laisser seul à l'hôpital. L'oeil bleu sur ma poitrine correspond à celui de mon garçon, le jaune correspond à son sourire que je veux retrouver, et le gris celui qu'il a perdu. Je n'ai pas mis de rouge, pour c'est une chose impossible d'en mettre en ce moment pour un enfant, je crois que pour moi aussi c'est trop dur. Les mains correspondent aux mains qui le touchent que je ressens sur moi.


Voilà depuis quelques jours mes émotions et moi nous sommes perdues en ce moment, je vous explique :
J'ai un petit garçon, il a 12 ans, il a des beaux yeux bleus, on n'aimerais se jeter dedans, bleu comme l'océan, moi j'aimerais m’y baigner tellement qu'il en ressort de la douceur et une grande sensibilité. Il a un caractère qui va avec sa grande sensibilité, aucune méchanceté comme ci cela ne faisait pas partie de lui. Mais ce petit garçon a de gros problèmes de santé.
Depuis l'âge de 14 mois, une grande prise en charge par une équipe médicale qui pour lui devient lourde à gérer en grandissant et au fil des années mais nous n’avons pas le choix pour son bien être.

Cette année il est en 6ème, mais ça ne se passe pas bien à l'intérieur du collège, c’est tout un ensemble. Ce qui a agavé son état de santé ces derniers mois et les dernières semaines. Nous avons été obligés de l'hospitaliser, une chose qui n'été jamais arrivée jusqu'à présent, car nous avons toujours pu gérer jusque-là. Nous avons toujours réussi à rallumer cette petite flamme dans ces yeux, mais là nous sommes impuissants, ces yeux sont vides, plein de larmes, son regard est dans le vide. Nous avons perdu notre soleil. Il a perdu son sourire, ces deux petites fossettes de chaque coté, elles me manquent, elles ont disparu aussi. Mon petit homme me manque. De le laisser à l'hôpital dans d'autres mains, qui le tripotent dans tous les sens, oh que j'ai du mal, j'ai peur qu'il souffre et que personne ne l'entende, n'entende ces cris, sa peur, car Quentin ne dit jamais rien, il ne se plaint jamais, j'ai peur qu'il vive ce que j'ai vécu moi. Quand je le vois pleurer, j'ai toujours peur qu'il ne me dise pas tout, qu'il ait peur de dire les choses. Mais pourquoi j'ai cette peur ? cette peur qui me rend dingue et qui me fait souffrir. Je n'aime pas le laisser à l'hôpital.

À l'intérieur de moi, j'entends mon corps crier. C'est comme si on m'arrachait une racine et qu’elle ne pourra plus repousser. Je ressens en moi cette sensation d'abandon. À chaque fois que je dois le laisser là-bas, dans son lit, dans cette chambre froide de cet hôpital. Avec tous ces inconnus, j'entends à l'intérieur de moi son corps crier à l'aide, tellement peur qu'il lui arrive quelque chose et que je ne sois pas là, à coté de lui, que j'arrive trop tard. Bon dieu que cela me fait mal, que cela me fait pleurer, que cela me fait atrocement souffrir mais je ne me retourne pas pour ne pas montrer ma souffrance je n'ai pas le droit, pas le droit moi sa maman de le faire souffrir. Je dois me montrer forte comme à chaque fois, je suis sa MAMAN une chose importante et primordiale pour lui et pour moi.
Cette sensation d'abandon qui me fait toujours souffrir, et bien, s'est augmentée, envers Emmanuelle. Pour moi dans ma tête Emmanuelle a changé envers moi, nos conversations, nos partages, je la ressens aussi envers mon psychiatre, mais pourquoi eux spécialement ? Pourquoi je ressens cette sensation en ce moment en même temps que mon petit garçon est hospitalisé ? Pourquoi, ça me travaille tellement dans ma tête en ce moment, toutes ces diverses émotions de colère, cette envie de tout virer, de tout laisser tomber, cette envie d'amour, de haine, de me mettre en boule, oui car quand je souffre et que je n'arrive à plus gérer tous ces changements, je me referme sur moi-même, et je me mets en boule comme si je voulais me cacher,et je souffre, et je reste dans cet état. Et je ne dois rien dire mais la question que je me pose est celle-ci : qui est comme cela qui c'est Béatrice ou une autre ? je ne sais pas, car moi Béatrice cela me touche beaucoup cette situation. Moi maman, tellement de choses me font souffrir. Et que dans ma tête tout est mélangé. Ça j'en suis sûre, mais une autre chose est sûre aussi me concernant : moi je le veux pas tout laisser tomber, je veux m'accrocher évoluer, grandir, mais quelque chose me pousse à le faire, mais quoi, je ne sais pas pourquoi ? Cette pulsion, oui comme cette pulsion de me faire mal, qui est  revenue une fois, car je me suis fait mal il n’y a pas longtemps, mais dans mon acte, j'y ai été moins fort. Pourquoi quand quelque chose dans ma vie ne va pas bien, ou bien quand quelqu'un que j'aime ne va pas bien et qui est en danger et bien je n'arrive pas à gérer toutes ces émotions dans ma tête, que je ressens ce mal être ? Je réagis de cette façon et ma question à l'intérieur de moi j'aimerais savoir si mes autres personnalités réagissent à tout cela, ressentent mon mal être.
Emmanuelle m'avait parler aussi de ma jalousie envers les nouvelles personnes arrivées sur le blog et dont elle s'occupe aussi, mais là non j'en suis sûre moi Béatrice, car en moi j'ai cette esprit de partage, d'aide !
Et je trouve génial de pouvoir partager nos vécus, nos réflexions, nos sentiments. C'est important pour nous tous.
Voilà pourquoi je vous écris en vous disant que moi et mes émotions on est perdus. Je crois que cette hospitalisation de mon petit garçon cette première séparation de le laisser dans les mains du domaine médical à plein temps, je dis à plein temps car il dort là-bas et y passe ses journées m’a fait ressortir des émotions, ou je me rends compte que je me pose encore de tas de questions, ou je me rends compte aussi que je suis impuissante, et que l'impuissance me rend extrêmement malheureuse, et me fait souffrir, vous savez le fameux lâcher prise, car je ne sais toujours pas gérer tout cela et qu'il va falloir que je l'apprenne.
Maintenant je vous rassure concernant Emmanuelle et mon psy cela vient de moi, donc je pense qu’en travaillant là-dessus aussi ça va s'arranger, et ils me connaissent aussi, et puis je leur fait confiance, cela aussi m'aide énormément. Apprendre à donner ma confiance cela aussi je le travaille, chose que je ne fait pas souvent, je sais aussi que quand je dérive ils savent tous les deux me remettre comme on dit me remettre sur le droit chemin, preuve que j'ai encore besoin d’un encadrement, d’un accompagnement, d’une sécurité, de limites. Mais je crois aussi et je suis sûre que quand je serais bien gérer mes personnalités et quand j'aurais aussi plus confiance en moi, et gérer toutes ces émotions, je pourrais prendre mon envol, j'aurais GAGNER.
_______________________
Les autres billets de BD

2 commentaires:

  1. Bonjour Béa,
    c'est fou mais quand je te lis, souvent j'ai l'impression de me voir. Toute cette tourmente qui s'agite quand ça ne va pas, ces émotions qui ne tournent pas rond et l'envie de tout basculer... comme tu le dis si bien, il reste toujours cette force en nous qui nous pousse à vouloir aller mieux et continuer à cheminer mais pourquoi est-ce si laborieux? Est-ce qu'inconsciemment on se fait obstacle à nous même avec toutes ces traces du passé? Parfois je me sens comme un bébé qui n'a pas appris à marcher et je trébuche souvent. Chaque fois que je trébuche, la chute est douloureuse. Mais un jour, j'arriverai à marcher et toi aussi.
    Pour ton petit garçon, je le trouve très brave. Je ne connais pas la nature de sa maladie mais je lui souhaite tout le meilleur du monde et la santé au plus vite.
    bon courage Béa
    Bisous
    Michelle

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Michelle ,
    Je te tutoie , si tu le veux bien , je crois que c'est dur pour nous car nous avons pas encore toute les armes pour se battre , je pense aussi que la peur aussi la peur de découvrir , de se mettre à nu même si nous voulons avancez fait obstacle inconsciemment, mais se qui nous sauve c'est la NIAQUE que nous avons et puis cette solidarité entre nous très importante! oui à chaque fois que l'on tombe très dur à se relever mais cela aussi s'apprend , se relever !
    Merci pour mon petit garcon , un autre combats ....
    Bon courage à toi.
    A bientôt bisous .

    RépondreSupprimer