« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

jeudi 1 novembre 2012

BG – Peinture n° 1 – Abandon


Abandonner : ce mot représente pour moi, un silence complet, un isolement, une solitude, comme si je me trouvais dans une grande maison pleine de portes, que ces portes, en fin de compte ne s'ouvraient jamais vers l'extérieur, que j'étais emprisonnée à l'intérieur seule, que personne ne pouvait entendre mes cris, mes appels au secours, ma souffrance. Oui ce mot abandon, me marque beaucoup. Je la ressens toujours cette impression, je la ressens dans tous les domaines dans ma vie de tous les jours, dans mes relations avec les autres, alors que parfois il n'y a pas lieu. J'ai cette sensation, que personne ne m'écoute, que tout le monde m'ignore, que beaucoup de personne à travers leur comportement veulent m'éviter, et ça je ne le supporte pas, cela me met dans un état de stress épouvantable. Cela me met dans une colère noire. Ce mot abandon pour moi est terrible c'est comme si on me mettait dans un grand trou profond et que l'on me balançait dedans afin de m'oublier. Ignorer cette personne, m'ignorer moi, que l'on n'a pas le droit de m'aimer. Laissons-la de côté, elle.
Pour éviter cette sensation d'abandon, je serrais capable de faire n'importe quoi. Du genre faire des excuses s'il le faut, de me plier en quatre pour prouver au personne qu'elles excitent pour moi, que je suis capable aussi de faire partie d'elles, que je suis capable de donner aussi et de recevoir. Pour moi ressentir cette sensation d'abandon c'est terrible et cela me fait souffrir énormément. L'abandon ce n'est plus ressentir les sensations des autres personnes, c'est ne plus partager avec eux des moments de peine, de douceur, c'est ne plus exciter. N’être plus rien, être une chose sans valeur. Et pour moi c'est une chose impensable, car je me dis comment peut-on vivre si on est abandonné ?
Comment peut-on donner et partager des sentiments si on est abandonné ?
Comment peut-on évoluer et grandir si on est abandonné ?
Oui c'est vrai, vous allez me répondre que l'on peut s'en sortir. Oui c'est vrai, mais comment, dans quelles conditions regardez-moi : j'ai été abandonnée, et regardez le résultat, je me suis construite sur des valeurs plus ou moins erronées. Pas d'exemple. Ce mot Abandon me fait mal à entendre aux oreilles et me fait mal aussi de devoir me le rappeler de me rappeler cet abandon que j'ai vécu cette insécurité. Ça me fait mal toujours, je peux le voir à mon comportement parfois envers les autres : mes amie(s), envers mes enfants, je suis très protectrice, j'ai toujours peur de les laisser seuls, toujours peur qu'il leur arrive quelque chose qui soit malheureux, de se retrouver seuls, qu’ils ressentent cette sensation d'abandon que moi je ressens et qui est terrible. Et je ne veux pas qu’ils la ressentent. Cela me rendrait malade. Je me punirais pour cela.
Pour moi ce mot ne devait pas exister. Il devait être banni.
Il devrait même être rayé du dictionnaire, il me fait mal et il a provoqué des dégâts irréversibles, des dégâts que l'on ne peut pas guérir. Il fait encore saigner mes blessures. Il me met dans l'insécurité totale, il me déstabilise, il me rend agressive, hors de moi. Un exemple : quand je n'ai plus de nouvelles d'une personne, je serais capable de faire mon possible pour avoir de ses nouvelles, je deviens agressive et mon agressivité peux pousser très loin, et je ne me rends plus compte de mon comportement, et cela peut faire du mal àla personne, provoquer l'effet inverse. Tout cela parce que je ne veux pas ressentir cette sensation d'abandon, car j'ai besoin d'être rassurée, d'être calmée. C'est terrible que j'en sois arrivée là, c'est comme une drogue, j'ai besoin de cela : être rassurée constamment à longueur de journée. Je ne veux plus ressentir cette sensation d'abandon, j'aimerais que cette drogue disparaisse, mais ma question est : qui va réussir à calmer ce problème d'abandon ? qui va réussir à bien le comprendre ? et qui va pouvoir me rassurer ?
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Béatrice, Grr Grr et Béatrisse

2 commentaires:

  1. Bonjour Béa,

    je trouve que ce billet complète très bien ton billet précédent sur la mort.

    Juste une remarque de psy... tu as écrit (et ce deux fois): c'est ne plus exciter au lieu de exister. Peut être une piste pour toi. On peut se sentir vivant en faisant plein de choses (excitation) ou en étant soi-même, en prenant le temps d'être (et cela serait pour moi exister.

    Etre abandonné, être transparent pour les autres, c'est ne plus avoir de corps (d'une certaine manière). Et que c'est douloureux.

    A plus...

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  2. Bonsoir Giboulée,
    Disons , que je fais des choses , qui me semblent servir à rien !! que je me bat contre le vent , je me sens inutile !! oui je suis d'accord avec vous ça fait très mal!! mais depuis que je travail sur moi , avec Emmanuelle , je me sens disons plus moi...plus cadrer! et cela se ressent dans ma vie de tous les jours !
    Merci toutes aux personnes de ce blogue;
    A bientôt ,

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