« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

samedi 12 janvier 2013

« Borderline » ou « pervers narcissique » ?


En préambule, les deux types de personnalités comparées ici sont conséquences de personnes qui sont malades et il ne s'agit pas ici de juger tel ou tel mais une fois encore de comprendre, comprendre pour aider.
Ce que l'on appelle un « pervers narcissique » et que personnellement je préfère nommer « narcissique à tendances perverses », est une personne qui a généralement un ego surdimensionné, qui est dans sa réalité et qui va chercher à utiliser les autres pour ses propres fins et s'arranger pour se faire passer pour victime et maintenir alors sa « victime » sous sa coupe pour son propre bénéfice.
En lisant ces mots et au regard de certains comportements utilisés (visibles) par les personnes souffrant d’un trouble borderline, certains pourraient se dire « mais alors les borderline sont des pervers narcissiques ! »
Nous parlerions alors de « borderline narcissiques »… mais en règle générale, les narcissiques « libres de faire leurs métiers de narcissiques » (non entravés), ne sont pas enclin à se faire du mal, renoncer à leur identité, à s’auto-mutiler, ou faire tentatives de suicide.
En premier lieu il est donc à priori indispensable de faire le distinguo entre l'apparence et la réalité de l’être...
Le « narcissique à tendances perverses », est convaincu de sa supériorité, il croit vraiment être ce qu'il montre alors que les « borderline » ne sont pas (peu) ce qu'ils montrent au reste du monde.
La première différence profonde entre les deux, c'est que le « narcissique à tendances perverses » ne souffre pas lorsqu'il est libre de faire son "job" (il ne souffre que lorsqu'il est contraint, entravé ou quand il ouvre les yeux sur le fait « qu’un tel génie ne serait finalement qu’assez médiocre », etc.) alors que le « borderline » est, lui, en souffrance…
D’une certaine manière on pourrait dire que le « borderline » est souffrance, au point même que les moments de bien être peuvent être vécus comme le prélude à la catastrophe suivante qui ne manquera pas de se produire tôt ou tard..
Modes de pensée du « narcissique »
Le « narcissique » a un objectif principal qui est lui-même. L'autre est quantité négligeable :

  • « Je suis génial, je suis fort, je suis au dessus du lot »

  • « L’autre ne peut pas ne pas m’aimer »
  • « Je vais me servir de l'autre pour obtenir ce que je veux, ce à quoi j’ai droit et je vais m'arranger pour que ma victime se sente coupable afin qu'elle ne m'en veuille pas et qu’elle n’ait aucun désir d’indépendance »
  • « Pourquoi aurais-je un problème de conscience, ce n’est quand même pas de ma faute si elle est à ce point stupide »
  • « Ma victime me remerciera pour ce que je fais pour elle, ce qui est normal étant donné que c’est vrai, sans moi elle ne serait rien, c’est un honneur que je lui fais »
  • « Quand il arrive un problème à un de mes proches, je suis triste. Mais en fait j’ai de la peine pour moi, pas pour lui » (processus généralement inconscient)

  • ... Le « narcissique » a donc un objectif, obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Suite à un événement « exploitant l’autre », il sera d'usage qu'il n'ait pas de problème de conscience, pas de remord, il considérera que l'autre l'avait mérité « il n'avait qu'à pas être si bête » et pourra même se vanter auprès de ses amis d'avoir eu un tel « succès ».
    Dans ce contexte, le doute, l’autocritique et les remises en question ne font pas partie de la pensée générale du « narcissique ».

    Modes de pensée du « borderline »
    Le « borderline » a un mode de fonctionnement qui est totalement différent et qui, de plus, échappe généralement à son conscient, quand bien même cela peut ressembler de l’extérieur à du narcissisme.
    Il peut aussi dans certaines circonstances donner le sentiment de nier l’autre. Mais dans ce mode d'action dit « borderline », l'autre n'existe pas, non pas parce qu'il est quantité négligeable ou parce qu’il serait « inférieur », mais parce que le problème n'est pas la.


  • « Je suis faible »
  • « Au fond de moi, je sais que je suis nul(le) même si j’ai une capacité à comprendre le monde que les autres n’ont pas ou peu ».
  • « Ma nullité est sur le constat de mes échecs et de mon incapacité au bonheur »
  • « L’autre ne peut pas m’aimer, s’il m’aime c’est qu’il se trompe »
  • « Je me trouve dans une situation émotionnelle ingérable... voire 'mortelle' de mon point de vue, il me faut donc absolument sortir de cette situation émotionnelle »
  • « Mon émotion décide alors pour moi de la façon dont je dois procéder et même si mon conscient sait que ce n’est pas la solution, je subis mon émotion »
  • « Si pour sortir de cette situation, j’ai été amené à nier l'autre, l'écraser, etc., cela ne faisait néanmoins pas partie de mon objectif qui était ‘d’en sortir’ »
  • « Je suis conscient de ce que j’ai fait. Je pense que c’était mal, et je suis ainsi face à un problème de conscience, de culpabilité qui à nouveau génère une émotion pouvant être insupportable, il me faut donc absolument sortir de cette situation »
  • « Si je ne peux pas trouver d’alternative pour sortir de cette panique émotionnelle, alors je tente de rendre totalement responsable l'autre de ce qui est arrivé, non pas parce que  je cherche à le rabaisser ou m'en servir mais parce que si ce n'est pas lui le responsable alors c'est moi et moi je ne pourrais pas me supporter en ayant agis ainsi »
  • « D’une certaine façon je reproche à l’autre de ne pas m’avoir empêché d’être moi-même. Il aurait du me protéger malgré moi et m’empêcher de me mettre dans cette situation. S’il m’avait respecté et aimé, il ne m’aurait pas mis dans cette situation émotionnellement ingérable. C’est donc bien de sa faute si tout ceci est arrivé »

  • ... Le « borderline » a donc un objectif, échapper à l’émotion ressentie comme « mortelle ». Suite à un événement « faisant du mal à l’autre », il sera d'usage qu'il ait de gros problèmes de conscience, des remords, mais il devra à nouveau échapper à ce flux émotionnel (il pourra par exemple essayer de se suicider après son acte ou rendre l’autre responsable, non pas pour « l’utiliser » mais pour échapper à sa propre culpabilité)

    Le doute, l’autocritique et la remise en question sont au coeur de la pensée générale du « borderline » même s’il peut se trouver dans l’impossibilité de l’avouer. (encore une fois car cela pourrait être générateur d’émotions ingérables).

    4 commentaires:

    1. Que dire des victimes qui après leur "réveil" ou prise de conscience de l'origine de leurs troubles PN(les abus perpétrés trop jeune pour ne pas les occulter), qui réalisent leur comportements "toxiques" & qui deviennent borderline par honte & culpabilité ? Il me semble que c'est un sujet à développer.

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    2. Relisez l'article, s'il y a eu agression et non pas abus (un abus est un comme un abus d'alcool, c'est-à-dire abuser d'une chose permise) un abus d'enfant n'est pas permis donc il s'agit d'une agression. S'il y a agression, il y a traumatisme donc la personnalité de l'enfant n'étant pas encore définie, elle ne peut pas l'être par PN. S'il y a dissociation, il y a forcément oubli, donc si la personne se réveille c'est qu'elle est dissociée. On ne choisit pas de devenir pervers ou bordeline, c'est un trait de personnalité et non un choix. La honte et la culpabilité sont liées au traumatisme et à l'emprise des pervers qui lui on fait porter cette honte et cette culpabilité. La personne est traumatisée et dissociée et peut fonctionner sur un modèle névrosé ou psychotique, mais en tous les cas pas par choix.

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    3. bonjour, j'ai vécu pendant deux ans avec une femme borderline avec un faux self .........autant, je comprends qu'elle ne m'ai rien dit pendant la période de séduction, autant je lui en veux: violence psychologiques, insultes, humiliation.........Achat compulsif.........j'avais un caractère assez calme, très patient......j'ai proposé une thérapie de couple....j'ai mis fin à l'histoire par survie car je serai en surendettement comme le père de sa fille si j'avais continué...............Toute cette histoire a été fausse...........S'en est suivi du chantage, de fausses accusation de violence à mon égard alors qu'elle était violente.........tout en affichant l'image faux self "je suis la femme équilibrée, il est désiquilibré".........de moi même j'ai vu les flics pour désamorcé.........Je comprends la souffrance en elle mais je n'accepte pas ce type de manipulation...........Oui il y a un distingo énorme entre pn et borderline mais quand vous vivez cela à ses coté, que la personne n'a pas le courage de vous le dire car je l'aurais aidé car je l'aimais........vous n'avez pas le temps de vous dire........elle ne le fait pas volontairement.....violence sur objet, insultes,......cela va trés vite car vous passez de la compréhension à la crainte puis à la peur...........La personne était infirmière et ne pouvait feindre de ne pas savoir.........Trois mois aprés en thérapie j'ai découvert son trouble et je lui ai écrit et j'ai été trés dur envers elle mais trés juste envers moi........Alors le coté "ce n'est pas de leur faute" ne me convient guère car un conjoint n'est pas un thérapeute , ni un père (car la symbolique était limite incestueuse) et personne ne peut être aidé s'il n'y met pas un minimum du sien.........le degré de manipulation a été tel que j'ai eu à faire à son ex (qui ignore son trouble) et à son nouveau copain..............en deux ans je ne l'ai jamais entendu au cours d'un conflit avec moi ou les autre, je ne l'ai jamais entendu dire "oui j'ai tort"...........jamais..........Il s'agit de vampirisme et de toxicité..........je ne peu lui souhaité de mal mais la moindre des choses envers moi était de lui signifier "récupére tes problèmes et soigne toi"...........sinon c'est trop facile...........chacun est responsable de ses actes ..........

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    4. Bonjour,
      Le narcissique et le borderline font parti du tronc commun aménagé trouble état limite mais l'égo n'est que de surface par rapport au narcissique pervers. En revanche , les deux sont responsables de leur violence, de leurs actes..........et certain borderlines qui extériorisent leur agressivité sont violents et n'hésite pas à avilir, dénigrer au motif que tout leur est du et cela va très loin. Si la souffrance des borderline est indéniable il est évident pour l'avoir vécu que les conjoints vivent un calvaire et que si la personne ne se prend pas en charge, il faut couper les pont et ce de manière radicale et définitive quand on a pas d'enfant. La compréhension oui, le laxisme non.........c'est trop facile.
      De même d'ailleurs que les victimes des borderline doivent comprendre qu'elles avaient une faille si elle ont accepté si longtemps de progressivement se faire contrôler au nom des souffrances du conjoint.

      Par ailleurs, certaines personnes borderline sont tout à fait conscience de leur trouble.......je le sais également et la personne avec qui je vivais .......le savais, redoutait que je le découvre et était infirmière de son état........

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