Mon père suite à ce que j'ai appris. Je vais vous parler un peu de ce que j'ai récupéré du dossier de ma grande sœur chez elle. Le contenu du dossier parle « de mon père ». Alors un dossier bien compliqué.
D'abord, je sais que mon père – celui qui m’a reconnue – est né en 1928 et que ma mère est née en 1939. Mon père est mort en novembre 1978 en hôpital psychiatrique.
Ma mère a demandé une fois mon père mort, que les enfants qu’elle avait et qui vivait avec elle (mon frère et mes sœurs, dont elle avait la garde, c'est-à-dire trois filles qui sont nées en 1964, 1967 et 1970 et un garçon qui est né en 1965 et qui porte son nom à elle. Elle a déposé une requête au tribunal le 18 novembre 1978, je suis née en 1966 et une de mes sœurs est née en 1963. Elle est l'aînée de cette lignée qui ne vivait plus chez elle non plus, pour raisons diverses. Nous étions toutes les deux en famille d'accueil. Ma sœur a fait un séjour avant dans une pouponnière puisqu’elle avait été retrouvée dehors. A cette époque-là mes parents n'avaient pas de domicile fixe ? C’est une chose qui se produisait régulièrement chez eux, pour ne pas être retrouvés par les services sociaux et la gendarmerie.
Je n’ai jamais su que ma sœur habitait pas loin de moi. Je l'ai appris quand on m’a annoncé la mort de mon père alors que j'avais 13 ans. Comme excuse, pour la demande de ma mère pour que l’on prenne son nom à elle, elle a dit que mon père était marié et qu’il avait mauvaise réputation et qu’elle souhaitait que ses enfants, ceux qu'elle avait en sa garde portent son nom à elle que cela serait mieux pour eux. Mais le juge lui a fait comprendre que c'était tous les enfants y compris ceux qui étaient placés. Elle était d'accord, elle n'a pas pensé au mal que cela pouvait nous faire à tous, elle n'a pensé qu’à elle.
Drôle de comportement pour une mère. Mais le tribunal lui a donné raison après avoir jugé ce dossier : alors le 20 février 1979 le nom de ma mère sera substitué à celui de mon père et que tous les enfants seront désormais autorisés à porter son nom. Une bombe a été lâchée à ce moment-là. Toute ma vie a été chamboulée du jour au lendemain. Mes mères nourricières on été au courant bien avant et ont même été au procès et elles ne m'ont jamais rien dit. Elles me regardaient toute la journée, elles regardaient leur boniche sans jamais lui parler. Comment on peut faire une chose pareille ? Et cette mère qui ne pensait pas non plus à moi. Une souffrance terrible que j'ai maintenant. Je l'ai appris par un psychologue de la D.A.S.S ce changement de nom. Je me revois avec mes nattes et mes rubans au bout, ma jupe grise et noire à plis, assise dans ce fauteuil ne comprenant pas ce qui se passait. Mais pourquoi ne m'avoir rien dit avant ? et cette phrase qui restera à jamais gravée dans mon cerveau, ce psychologue qui me demande, après m'avoir annoncé la mort de mon
père, plus les détails de mon enfance, si j'avais des frères et sœurs etc... qui me demande après tout cela quel effet cela me faisait ? Mais quel idiot ! J'étais perdue, sidérée. Imaginez cette jeune fille de 13 ans, à qui on annonce tout cela d'un seul coup et qui repart avec ses mères nourricières si bien à leurs yeux, aux yeux de cette administration. Pouvaient-ils imaginer mon mal être ? Je ne crois pas car je n'ai jamais eu de suivi, d'aide psychologique de leur part. Impensable cette situation ! Terrible. J'ai grandi comme cela, avec un nouveau nom, sans trop savoir pourquoi.
Pour revenir au dossier, il y a une chose importante aussi que j'ai apprise et là, même la D.A.S.S ne me l’a jamais dit. Et bien que mon père, avant de se mettre avec ma mère, avait été marié avant avec une certaine Simone qui était née en 1929. Ils ont eu des enfants : quatre avec mon père et un autre que mon père avait reconnu qui est né lui d'un autre père. Une enquête à été menée par le tribunal de Monluçon et une demande et un jugement ont eu lieu en 1959 pour Retrait du droit de garde des époux pour maltraitance, ou moralement abandonnés. Madame est décrite par le tribunal comme ceci – je reprends les termes : elle était simple d'esprit, sale sur sa personne et incapable d'entretenir son intérieur et de soigner ses enfants. Que le ménage était entretenu par la grand mère – seule ressource – et qui a perdu son
travail plus tard.
Concernant mon père, il était décrit de cette façon aussi par le tribunal : aucun travail régulier, passant le plus clair de son temps à la pêche et à la boisson. Le ménage ne perçoit même pas les allocations familiales et monsieur (mon père) est d'ailleurs un individu brutal et peu scrupuleux maintes fois condamné qui n'a aucune conscience paternelle et n'assure même pas la subsistance des siens.
Les enfants et parents vivent dans une seule pièce sale et mal entretenue, sans électricité. Le loyer n'était pas réglé depuis plus de 5 ans au propriétaire. À la suite de tout cela, résulte de ce qui précède que par la suite de l'inconduite du père, d'un défaut
de soins, un manque de direction nécessaire. Les enfants dont il s'agit ne voient que de mauvais exemples et vivent dans un abandon qui compromet leur moralité comme leur santé et même leur sécurité.
Monsieur et sa femme ont eu un retrait des droits concernant leurs quatre enfants le 10 juillet 1959.
Maintenant suite à la découverte de tout cela une question me travaille et me fait souffrir énormément :
Pourquoi, mes frères et sœurs et moi quand nous sommes nés ces droits il les avait envers nous à cette époque-là sachant qu’un procès avait été fait pour ses enfants d'avant et que les droits on été enlevés pour eux ?
J'ai subi les pires horreurs qui m’ont marquées à jamais. Des choses "inconfessables" comme me l’a si bien dit une certaine personne – mon cousin –. Cette situation aurait-elle pu être évitée ?
Aujourd'hui le service de l'enfance m’a rappelée pour me dire que je serais convoquée et ils feraient le maximum pour retrouver ce dossier pour l'instant disparu des archives en 1990 et que personne ne sait où il est. C’est une chose impensable pour une administration.
De mon coté je n'ose même plus imaginer ce que mon père et ma mère m’ont fait subir, surtout quand je vois comment mes demis frères et sœurs ont été traités.
Ce travail m’a beaucoup fait pleurer et beaucoup d'absences terribles et ce dossier n'est pas encore fermé.
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