« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

samedi 8 septembre 2012

Les militantes féministes et l’émergence des agressions sexuelles sur mineurs en Europe par Laurie Boussaguet

Revue française de science politique 
2009/2 (Vol. 59) 
L’objectif de cet article est d’analyser comment des militantes féministes sont devenues les actrices clefs de l’émergence du problème des abus sexuels sur mineurs en Europe dans les années 1980. Engagées dans la lutte contre le viol des femmes, elles prennent conscience des violences sexuelles faites aux enfants et parviennent à inscrire cet enjeu sur l’agenda public et politique, en mobilisant des répertoires d’action variés et en ayant recours à des relais pertinents, qu’il s’agisse des professionnels s’intéressant aux enfants victimes ou aux ministres femmes qui détiennent les portefeuilles de la famille ou de l’égalité hommes-femmes à cette époque-là. Ce rôle central des militantes féministes permet en outre de réfléchir au lien qui existe entre prise de parole (construction particulière de l’enjeu sous l’angle de l’inceste et des violences patriarcales au sein de la famille) et prise de pouvoir (monopole féministe de l’émergence dans les années 1980) ; ou comment la lutte sur le sens à donner à un phénomène peut modifier les rapports de force entre acteurs en présence. Cette lecture féministe du problème des agressions sexuelles sur mineurs ne dure d’ailleurs qu’un temps ; après « l’inceste », la « pédophilie » fait son entrée sur les agendas européens dès la décennie suivante.

  • Les militantes féministes : prise de conscience et problématisation du phénomène des abus sexuels sur mineurs
    • Les féministes françaises et les lignes d’écoute des victimes de viol
    • Les féministes belges et l’aide aux femmes victimes de violence
    • Les féministes anglaises et les centres d’accueil et d’écoute
    • Un vaste processus de « cadrage »
  • Les militantes féministes et l’activation des mécanismes d’émergence
    • Des répertoires d’action variés
    • Des militantes féministes « connectées » au monde des professionnels de la petite enfance
    • Les femmes politiques : des relais efficaces
  • Inceste et violence patriarcale : la construction féministe de l’enjeu des abus sexuels sur mineurs
    • Une dialectique prise de parole/prise de pouvoir
    • La fin de la « résonance » : une marginalisation des militantes féministes
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4 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Oui c'est très bien , mais tous le monde n'a pas la même façon de voir les choses , je crois que comme même cela reste un sujet tabou dans les familles, je pense aussi que le gouvernement peu apporter plus d'aides financières pour prendre en charge les patients, au lieu de dépenser l'argent pour des broutilles!!

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  2. J'espère que vous trouverez des éléments utiles à votre mémoire et recherche dans mon blog http://susaufeminicides.blogspot.fr

    Des éléments sur les incestes sur mineures
    et mineurs de l'angle d'attaque des féminicides http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html
    http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/07/violences-androcides.html

    Et un rappel de ce que retiré du code pénal le terme dans http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/05/feminicide-du-harcelement-sexuel-en-qpc.html

    En train de formuler des réflexions sur l'inceste prolongeant notamment le livre de Françoise Héritier Anthropologie de l'inceste (qu'il me semble ne pas avoir vu en référence sur votre blog, alors que féministe bien connue, notamment) et qui pourrait aussi nourrir votre travail, me semble-t-il.

    A votre disposition pour des précisions.

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    1. Pour ne pas me perdre dans un sujet qui ne serait pas le mien, je cite Hélène Parat (2004) sur les différents incestes pour ne garder que mon sujet : les viols par inceste.
      Incestes… : il s'agit donc de le décliner au pluriel 
pour ne pas assimiler fantasmes inconscients et actes 
criminels, pour ne pas confondre des relations symboliquement associées à des relations incestueuses et des 
agirs sexuels commis à l'encontre d'enfants par leurs 
proches parents.
      Entre des dénominations floues, des désignations 
indirectes, l'inceste reste un vocable à interroger, 
chargé de sens différents, pour ne pas rabattre l'un sur 
l'autre champ juridique, champ anthropologique ou 
champ psychique, mais pour aussi tenter d'en dessiner 
certaines articulations.
      Je mettrai de côté l’étude adulto-centriste de l’anthropologie de l’inceste psychique qui n’évolue pas dans une sexualité adulte, le système lévi-straussien posant l’inceste comme fondement du lien social sans se poser la question des droits du féminin, ainsi que Françoise Héritier, ses échanges d’humeurs louis quatorziens et l’inceste du deuxième type, inceste indirect, sans oublier Winnicott et son épisode maternel schizoïde et ses pathologies.
      Je parle de génital – histoire d’adulte – de sexualité infantile annihilée, de viol, de servitude, de perte d’identité et de traumatisme.

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    2. Je suis l'une des premières à avoir témoigné à visage découvert en 1987, 88, 89, 90. Mon père, officier supérieur, m'a violée pendant quinze ans. La dernière fois j'avais 24 ans. Sous la houlette du collectif féministe contre le viol, je devais omettre les années de 18 à 24 ans. Je ne devais pas parler d'emprise. Ces années étaient indéfendables.
      Dissociation : "Mais tout le monde est dissocié !". J'ai fait mes études sur le traumatisme avec Onno van der Hart et je me suis soignée auprès des Hollandais puisque la France continuait son délit de déni.
      Le sujet des conséquences et des revictimations sur les femmes adultes n'intéresse pas les féministes françaises qui ont préféré refiler "le bébé" aux association de protection de l'enfance. Et fi des gamins qui vivent avec leur mère dissociée qui ne sait pas, une fois sur deux, où elle habite. Ce n'est pas une vue de l'esprit, ni une étude anthropologique, c'est la triste réalité bien terrestre.

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