« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

vendredi 19 octobre 2012

BD – Collage n° 7 – Sommeil

Personne ne comprend mon refus de vouloir dormir, ne comprend ce qui se passe dans ma tête, dans mon cerveau et qu'il ne parvient jamais à se calmer.
Pour moi, ce problème de refus de dormir remonte à loin je pense, déjà petite, cela me faisait peur. Je dormais sur le palier au haut de l'escalier, pas dans ma chambre ou très peu, toujours pour entendre du bruit, le bruit de la télévision – cela me rassurait –  mais je ne sais pas si à cet âge je luttais comme je le fais encore maintenant.
Pour moi dormir c'est une chose insupportable, dormir, faire dodo, ce mot m'obsède, il me fait souffrir, il me tue petit à petit, c'est horrible, une sensation de mort.
Cela me pousse même à me faire du mal parfois, pour ressentir la douleur, justement, pour m'aider à ne pas dormir, me faire du mal m'aide dans tous les sens : à calmer ma douleur ; à faire baisser la pression ; à me faire comprendre que je suis vivante etc...
Dormir, je dis souvent que c'est une perte de temps, oui certes, mais c'est plus profond que ça. Dormir pour moi, est une source de panique, pour chaque soir et chaque nuit surtout dans ces moments-là, mais aussi à n'importe quel moment de la journée, mais c'est différent car il fait jour, il y a un peu de bruit, et l'ambiance est différente donc j'arrive à sommeiller, mais si peu.  Dormir est pour moi une torture, un cauchemar, cela ne représente que des mauvais rêves. Le noir où je me sens perdue, sans repaires, dans l'insécurité totale, où mes démons adorent venir me hanter. Des tremblements, des sueurs, des nausées. Le froid m'envahit.
Le plus dur, c'est quand, je suis dans mon lit juste avant de dormir, et qu'il y a ce silence. Oh ! comme ça me terrifie, ça me fait une boule au ventre énorme et je sens qu’elle grossi, qu’elle monte vers ma gorge et quelle va exploser et que je vais mourir. J'ai envie de réveiller tout le monde de crier, hurler pour ne pas être seule, face à cette souffrance à ce silence.
Dans ma tête, je me fais des discussions, pour lutter contre le sommeil, et je peux faire cela pendant des heures, toujours pour lutter. Je pense et je pense à tout : à des idées éparpillées, à mon enfance, à mon futur, aux différents problèmes que je n'ai pas résolus, aux problèmes familiaux, à mes amis, à ce cercle infernal pour toujours toujours lutter contre le dodo.
Quand je me sens très épuisée , et que mes yeux sont très fatigués, qu'ils se ferment seuls, là, les pulsions augmentent. Je suis frustrée, en colère, car je ne me suis pas rendu compte que je partais dans le sommeil. Je me dis que jamais je ne vais plus me réveiller. J'ai peur de perdre le contrôle, le contrôle de mon corps, de mon esprit, peur aussi que mon alter machin intervienne, et me fasse encore souffrir, peur que l'on me fasse du mal.
Alors je lutte, encore et encore, je suis de plus en plus excitée, énervée , je suis assise sur mon lit, je sursaute au moindre bruit (j'ai trois chats, ils font des bêtises la nuit), alors les sursauts j'en fais.
Je suis inerte et je recommence à me reposer les mêmes questions de plus en plus vite et à repenser à mes mêmes idées encore encore de plus en plus fort, mais il y en a une qui est très importante et qui reste sans réponse :
Pourquoi ? cette fameuse question oui pourquoi ? Elle me tue en encombrant un peu plus chaque jour mon esprit d'anxiété.
Pourquoi je ne veux pas dormir, me laisser aller, avoir l'esprit calme comme tout le monde. Je prends un traitement (laroxyl 50 mg) pour mes migraines qui sont très fortes, je ne le supporte pas, pas parce qu'il ne me fait pas de bien, pour mes douleurs, il n’est pas top non plus mais bon, il me soulage un peu. On essaie avec le neurologue de trouver une autre solution.
Mais la raison est qu'il m'assomme, il m'endort. Je dois le prendre de bonne heure le soir, et je ne suis plus maître de la situation, donc cela aussi ça m'énerve et ça ne m'aide pas non plus à trouver le sommeil dans de bonnes conditions. J'ai l'impression que l'on veut me forcer à dormir, et cela m'angoisse encore plus. Une source en plus pour lutter contre le sommeil.
Moi, je veux décider quand et à quel moment dormir, mais le problème ça me fait peur, donc pour moi jamais jamais je ne voudrais dormir, jamais, mais à force les nerfs lâchent. Je devient exécrable, colérique, je manque de concentration, je comprends les choses de travers, et je deviens plus émotive.
Mais j'ai toujours cette petite fée qui n'est jamais loin de moi, qui essaie de m'aider, pour m'aider à m'apaiser, ça prend du temps, parfois ça marche… mais quand je me réveille… là c'est finit… le cercle vicieux recommence.
Mon corps est fatigué, il voudrait bien se relâcher. Mais comment faire quand cette peur de dormir vous paralyse et vous fait souffrir.
Comment faire ?
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3 commentaires:

  1. Bonjour Béa,

    quand j'étais petite, ma mère avait l'habitude d'aller chez un ami pour disait elle "écouter de la musique" classique. Elle me laissait donc seule, (j'avais 7_8 ans) et elle laissait une lumière dans sa chambre. Il a fallu des années pour que je me rende compte que mes difficultés à m'endormir venaient en partie de là: je ne pouvais dormir que quand elle était rentrée (heureusement pas trop tard).

    Pour pouvoir s'endormir il faut pouvoir comme tu le dis très bien "s'abandonner au sommeil" et cela peut être dangereux.

    n'écris tu pas: "J'ai l'impression que l'on veut me forcer à dormir, et cela m'angoisse encore plus". Moi j'ai envie de penser que l'on t'a forcée à faire (à subir) beaucoup de choses et que si tu dors tu perds complètement la maitrise. et donc tu ne veux pas dormir.

    Est ce que le fait d'avoir les enfants ne t'aide pas un peu quand même (à défaut des chats qui manifestement vivent leur vie)?

    Pourquoi ne te fais tu pas une enveloppe sonore (de la musique que tu aimes et qui peut passer en boucle)?

    Quant au Pour Quoi, c'est certainement pour te protéger d'un danger, mais comme tu ne sais pas lequel, alors l'angoisse est là, et elle demande à être soulagée et c'est alors que tu te fais du mal, parce que au moins tu sais ce que tu fais.

    Ceci dit, je comprends mal le laroxyl, pourquoi pas des anxiolytiques et pourquoi pas apprendre à respirer... La respiration cela se maîtrise et du coup le coeur se calme et quand les deux sont à l'unisson, même si on ne dort pas, c'est quand même déjà nettement mieux.

    Maintenant il reste cette peur de l'alter ego. Peut être que lui aussi a le droit de dormir, alors peut être faut il (je sais que ce n'est pas évident) qui tu lui parles, que tu lui dises que toi tu vas veiller sur lui, lui prendre la main pour qu'il ne soit pas seul et que tous les deux vous allez non pas dormir, mais juste accepter que la nuit passe.

    Bisous

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  3. Bonsoir Giboulée ,
    Vous avez trouvez la solution pour vous , mais je suppose que vous avez du passer par de dur moment! la maîtrise , oui un gros problème , un grand mot! me concernant!, les enfants , disons petit problème ceci concerne mon petit garçon lui aussi problème de sommeil mais c'est autre chose ... donc je reste sur mes garde aussi ! , la musique , j'ai déjà essayé, mais rester allonger sans bouger!! oh problème !
    Pour le loroxyl , il ma été prescrit pour les douleurs neuropathiques migraines constantes! et pour finir , mon alter machin... et bien il n'arrange pas la situation , je lui ai déjà parlé mais il " semble " bien têtu !! à persévérer!
    Bonne soirée, bisous .
    A bientôt .

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