« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

lundi 6 août 2012

Complaisance victimaire, un démenti par Kieser El Baz (Illel)


Illel Kieser El Baz
Psychothérapeute,
Psychologue clinicien
Toulouse, France
…/…
Peut-on se complaire dans la plainte ?
Est-il vraisemblable qu’une victime se complaise dans la plainte ? Formellement, non ! La souffrance est puissante, profonde et, malheureusement durable. Intérieurement la victime sent sa vie en danger. Le choc traumatique provoque une lésion qui affole deux structures : les amygdales et l’hippocampe. La répétition de la lésion induit ensuite un auto-empoisonnement de l’organisme par l’intensité de la réponse neuronale chaotique. (en apparence) La libération intensive et continue de noradrénaline et de cortisol peut provoquer à son tour des lésions profondes, voire fatales.
Nous avons vu que ces réactions chaotiques se nourrissent d’une désorganisation durables des capacités mémorielles et cognitives. La conscience, elle-même dépendante du système régulateur du cortex cérébral ne peut rien contre cette irruption du chaos. La couche suivante d’apprentissage qui s’installe par-dessus cette zone traumatique, ne peut se perpétuer qu’en isolant au mieux les sédiments pollués et en luttant contre l’auto-empoisonnement. Mais le sentiment de chaos, même s’il peut être isolé provisoirement, demeure toujours présent, ce qui transforme la plainte en un gémissement continu. Ajoutons que plus le traumatisme est précoce plus les effets sont dévastateurs et, mal compris, durables. Comment, dès lors, concevoir qu’un sujet puisse se complaire dans une sorte de jouissance de la plainte ? Ce serait prêter à ces sujets une intention perverse là où l’intention – au sens de conscience – elle-même n’existe plus. Là où il ne s’agit que d’un cri de douleur.
…/…
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