« Le sauveur doit d’abord prendre conscience que son besoin maladif
d’aider les autres n’est rien d’autre qu’une nourriture à ego », observe
Christel Petitcollin.
Aussi, pour sortir du piège du sauvetage
inadéquat, la psychothérapeute conseille de se remémorer les cinq
conditions d’une « aide saine » :
1/ la demande d’aide doit être clairement
verbalisée ;
2/ elle doit être cadrée dans le temps et dans son contenu
(«
Voilà ce que je peux faire pour toi, jusqu’à… ») ;
3/ cette aide doit
comporter une contrepartie afin que l’autre ne se sente pas en dette ;
4/ l’aidant ne doit jamais faire plus de 50 % du chemin et doit vérifier
que la personne aidée a fait sa part ;
5/ enfin, l’aide doit toujours avoir
pour but de rendre l’autre autonome
(mieux vaut lui apprendre à pêcher
que lui donner du poisson).
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Bonjour, mon expérience par rapport au 3ième point,"la contrepartie" ou la réciprocité de l’échange
RépondreSupprimerPar l'amitié que j'ai apporté à une femme par internet, femme en situation de prostitution, violée jeune par son père, j'ai empêchée cette femme de se suicider. Je l'ai sauvée d'un suicide, mais cette femme m'a aussi énormément apportée, elle m'a sauvée moi de l’égoïsme et d'une certaine indifférence aux autres, celle de la vie bien tranquille des gens heureux qui vivent pour eux même. A cause de la dureté de sa vie, de ses souffrances, cette femme m'a ouvert le cœur à la souffrance des autres. Avant notre relation par internet, je m’étais enfermé dans une vie insouciante et tranquille avec ma compagne, centrée sur nous même, et en fait terriblement égoïste. Pour moi chrétien, ce que cette femme m'a apportée n'a pas de prix : c'est l'amour véritable pour les autres, amour qui est action, amour qui est temps donné à l'autre (même si ce n'est que par internet). Je l'ai sauvée d'un suicide mais ce que cette femme m'a apportée n'a pas de prix non plus, je lui dois beaucoup, elle fut, elle est la chance de mon âme. Grâce à elle, j'ai renoué avec le chapelet, le jeûne du Vendredi Saint que je fis pour la première fois de ma vie avec elle et par internet, ma vie toute entière a changée et en bien. Et quelle générosité a cette femme, toujours le cœur sous la main et le soucis de l'autre, (prenant de son temps pour m'apporter un parapluie quand la pluie menaçait...), quelle leçon elle m'a donnée, elle, la fille de « mauvaise vie ».
Voila on aide les pauvres, les malheureux... mais les pauvres, les malheureux nous donnent peut-être encore plus que nous, ils peuvent être une chance pour notre âme.
(PS: Je n'ai jamais été "client", mais un vrai ami, comme l'apotre Jean avec Marie Madeleine.)