« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

jeudi 28 février 2013

BD – La mauvaise venue

Pratiquement pas dormi et je ne sais toujours pas ce qui me fait barrière. J'ai toujours en moi cet énervement et cette envie de bondir est de plus en plus présente. J'ai beaucoup de mal à gérer, cette nuit dans ma tête je n'arrêtais pas de voir mes deux mères nourricières. Je les revois dans certaines situations que j'avais vécues au moment où j'étais petite et pas grosse (je me voyais comme ça), dans mon lit j'en transpirais et à un moment donné je me demandais si je ne faisais pas une poussée de fière et que cela me faisait délirer. Je ne savais plus où j'étais, j'ai fermé les yeux en moi un mal être total s'est installé, une grande angoisse. Dans mon lit je trangrrrrrrrr é e é e é ele é e é e grrrrr je reprends : transpirais au niveau de mes fesses après plus rien, mais quand je suis revenue à moi j'étais en train de bondir dans le lit. A ce moment là, j'étais sûre que une de mes mères nourricières « Tati », la plus petite et la plus dure, était près de moi.
Il y avait cette odeur je la reconnaissais. Pour moi ce que je vivais à cet instant était vraiment réel ; je la voyais bien avec son pull bleu et ses cheveux frisés. Elle portait sur son visage ce côté sadique. Oui, c'était bien elle, j'avais de plus en plus de mal à respirer. En moi je sentais une frayeur immense, je voulais la toucher et je devais la toucher mais je ne sais pas pourquoi. Une chose est sûre c'était important que je le fasse, j'ai étendu mon bras droit et je me mettais en même tgrrrrrr é e é e é ele é e é e grrrrrr é e é e t e u e é e é e é ele é e é e  je reprends : temps sur le côté droit mais à ce moment-là, plus rien, plus de « Tati » plus d'odeur. J'étais complètement perturbée, je n'arrivais plus à bouger. J'avais trop peur qu'elle soit encore dans la chambre mais dans un autre coin que devant moi. La lumière était au-dessus de mon lit mais mon bras était trop court et je n'osais, je ne pouvais plus bouger. Je ne voulais pas non plus me faire remarquer, je ne voulais pas non plus me remettre sur le dos mais je sentais cette douleur au niveau de ma poitrine qui montait de plus en plus pour moi je me dis que cette douleur apparaît c'est quand je vais très mal c'était comme si elle me prévenait d'un danger, j'en ai vomi tous mes boyaux. La douleur me faisait trop mal mais je n'avais pas eu le temps d'aller aux toilettes, la peur me paralysait. J'ai vomi dans le lit, les infirmières de nuit ne m'ont rien dit. Elles seulement que cela arrivait à tout le monde, mais j'étais très mal j'avais honte de cette situation, j'avais peur d'être jugée, j'avais peur aussi que l'on me remette une étiquette dans le dos du genre « méfiez vous d'elle ». En moi, j'avais toujours cette douleur qui ne partait pas, elle me coupait la respiration à chaque fois que je voulais respirer j'ai eu beaucoup de mal à sgrrrrr é e é e é e ele é e é e é e  grrrrrr je reprends : sortir de mon lit, j'avais des vertiges. Je ne sais pas ce qui a provoquer cette situation, une chose est sûre c'est que pour moi elle était réelle, je la vivais, je n'étais plus dans le présent à ce moment là. C'est bizarre, cette situation est la même que quand je me vois dans la télé rempli de sang, je sais pourtant que ce n'est pas réel mais voilà, à chaque fois que cela m'arrive je le vis intensément et mes réactions, mes ressentis eux sont vraiment réels comme par exemple la douleur au niveau de ma poitrine. Je sais une chose et j'en suis certaine, cette situation m’affaiblit à chaque fois. Je me dis aussi que je devrais être cinglée de vivre ces scènes intenses. Ce qui me déstabilise le plus et je ne sais quoi penser c'est que je vomis réellement, que ma peur est réelle, que ma douleur au niveau de ma poitrine est elle aussi réelle, le fait aussi que je transpire dans mon bas de pyjama. Que le bas de mon pyjama soit humide, cela est réel. Je me pose la question suivante : alors que la scène avec ma mère nourricière n’est pas réelle, je suis consciente de cela, pourquoi aussi je vis ces scènes intensément ? Pour moi il y a une raison mais cela me fait flipper. Qu'est ce qui provoque ceci ? Ça aussi je ne le sais pas. Mais il s'est bien passé quelque chose.
Le dessin de la chambre
J'ai représenté ma chambre à l’hôpital : moi allongée dans le lit où vous pouvez constater que je tends le bras droit pour toucher ma mère. Cette dame qui est à côté de mon lit s'appelle « Tati » elle me regardait de profil. Vous pouvez voir au dessus de mon lit les lumières, ces lumières que je n'arrivais pas à toucher. J'ai fait au mieux pour représenter cette mère avec son pull bleu, sa jupe marron mais également ses cheveux frisés. Concernant ce dessin, j'ai commencé à dessiner le lit puis tous les petits détails : la table de nuit, fenêtres, tables etc.. Après j'ai commencé à dessiner ma mère, j'essayais de me la remémorer dans la tête, ça n'a pas été facile. J'ai beaucoup hésité et cela m'a énormément angoissée car dans ma tête je me pose beaucoup de questions, pourquoi ai-je vécu cette situation aussi intensément ? Ce dessin a été fait aux crayons de couleurs.

4 commentaires:

  1. Béatrice, le corps ne ment pas, il ne raconte pas d'histoires, il raconte son histoire. Il y a des similitudes avec ce que vous avez évoqué lors des viols de Daniel.

    Je crois qu'il s'est passé quelque chose, qu'elle s'est servie de vous, et si Daniel a fait ce qu'il a fait, c'est qu'elle(elles) avait préparé le chemin. Votre bras est trop court parce que vous ne voulez pas la toucher ou être touchée.

    Oui il y a danger, oui elle vous emprisonne et vous empoisonne. Oui il faut la vomir cette tatie.


    Les souvenirs passent par le corps, mais il devient possible de les retrouver(je sais que c'est cher payé), mais ils peuvent enfin être représentés et c'est l'important.


    Pourriez vous parler de vous dans la télé avec du sang. Je me demande si ce n'est pas quelque chose avec votre vraie mère, parce que ces souvenirs la, peuvent aussi revenir.

    Je suis admirative pour ce travail que vous nous communiquez.


    Merci Béatrice. Vous n'avez pas perdu votre temps à l'hôpital.

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  2. Bonjour Béatrice,

    Je lis tous tes posts et je te soutiens en pensée.Je vois que les souvenirs remontent en toi.Fais confiance à ton corps qui sait dire l'indicible, aux images qui sont très précises sur ta"Tatie".Ces deux femmes étaient des perverses.Laisse tout remonter.A l'hôpital, tu es protégée et tu as les infirmières à tes cotés pour te soutenir.Tu n'es pas folle, j'ai eu exactement les mêmes sensations physiques,odeurs, flash backs parfois très précis, parfois sous forme symbolique quand la vérité était trop insupportable à accepter au premier abord.
    Les femmes abuseuses sexuelles, c'est encore très tabou et difficile à verbaliser et on a des mécanismes de défense qui nous empêchent de nous remémorer ces passages effroyables de notre passé.
    Les scènes remplies de sang,saturées de rouge, je les ai eues aussi.J'ai pu faire le lien avec ce dont il s'agissait quand j'ai été prête psychologiquement à ce que celà fasse surface.
    Tiens bon.Tous ces démons qui t'ont hantée te quittent.Quand ils se manifestent, laisse les remonter en sachant qu'ainsi tu les désamorces, tu casses les chaines qui t'emprisonnaient au passé et à tes persécuteurs.Tu vas les mettre KO,ils vont finir par se ratatiner en tigres de papier.Tu vas pouvoir te dire, "ils sont morts, ils ne peuvent plus me faire de mal,ni à moi ni à d'autres", et tu pourras dormir tranquille.

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  3. Bonjour Giboulée,
    Oui vous avez peut être raison mes mères nourricières l'ont toujours défendu, il pouvais faire ce qu'il voulait même en ce qui me concerne, et pour moi cela reste terrible.
    A bientôt.

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  4. Bonjour Dominique,
    Oui j'essais de laisser sortir mes émotions mais j'ai du mal car elles sont désagréable surtout à surporter, mais je me dis que je n'ai pas le choix aussi pour allez mieux.
    Merci pour tes encouragement.
    A bientôt, et courage à toi.

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