« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

vendredi 4 janvier 2013

BD – Les infirmières psychiatriques

Bon aujourd'hui est un jour différent. Cet après midi, j'ai rencontré les deux infirmières de psychiatrie de mon secteur, qui vont m'accompagner pendant… et bien je ne sais combien de temps... Deux : pourquoi ?
Il y a quelques mois on avait fait un essai, une expérience qui n’a pas du tout marchée. Cette infirmière psy, était venue deux ou trois fois à mon domicile, mais lors de la dernière visite ses paroles m'avaient touchée et son comportement aussi. Ça m’avait mise très en colère et j'ai arrêté cette aide qui ne m'apportait rien. J’y trouvais de l'angoisse plutôt qu’autre chose. Et puis, à cette époque-là, le grand père de mes enfants était malade et j'avais les idées ailleurs. Il y une autre chose : lors de sa première visite elle avait débarrassé tous mes médicaments que j'avais accumulé depuis de nombreuses années, j'étais d'accord, mais je crois que cela je l’ai laissé faire sans y penser et du jour au lendemain, je n'avais plus ma drogue , poureme choutt pour oublier ma souffranssegrrrrr aooa éme mom papa grrrrrrrrr .....
J'étais en manque donc je me faisais plus de mal sur mon corps. La première fois que j'avais rencontré cette infirmière c'était dans le cabinet du psychiatre de l'hôpital. Il me l'avait présentée, mais dans ma tête cette idée ne me plaisait pas. Cette dame m’a paru bizarre au premier regard et quand je lui ai serré la main pour lui dire bonjour, la sienne était molle, trop molle, elle ne me la serrée pas fort, comme une personne qui a du caractère. J'avais l'intuition qu’elle n'était pas sûre d'elle et cela m’a gênée. Je n'étais pas à l’aise, pas rassurée. Je sais une poignée de main, pourquoi se baser là-dessus ? et bien on m’a appris que, et cela m’a servi, qu’une poignée de main c'est très important, surtout quand vous allez rencontrer un patron lors d'un entretien. Cette poignée de main prouve que vous êtes prêt, confiant et surtout sûr de vous, une chose importante et primordiale et cela je l'ai retenu et c'est une chose vraie. J'en ai fait l'expérience moi-même lors d'un entretien.

Pour en revenir à cette infirmière, je lui avais parlé d'un souci, de l'expérience d'une assistante social qui voulait faire du zèle. J'étais sous morphine à cause d'une infection et elle s'était mis en tête que je pouvais avoir le même comportement qu’avaient eu mes parentaaaaaaa é e é e é e é ele é e é e grrrrrrrr ... sur mes enfants. Des personnes comme elle existent encore hélas ! Donc elle a fait un signalement dû à mon état de santé et le fait aussi que je l'avais virée de chez moi avec une grande agressivité. Elle avait parlé de placer ma fille le temps que je me soigne. Alors imaginez, surtout qu’à ce moment-là, j'étais bien encadrée par différents médecins et mon fils aussi alors où était le problème ?
Mais nous avons gagné, nous avions tous vécu cette histoire qui nous a énormément touchés et les autres membres de la famille aussi, sauf la petite dernière. Elle venait de naitre, elle était très petite, mais mes deux autres enfants eux ont encore ce souvenir dans leur tête et je pense que depuis, eux et moi même sommes très méfiants, concernant toutes ces personnes là qui font irruption dans notre cocon familial. Nous avons tous peur que cela ne recommence. Je pense aussi que c'est à cause de cela que j'ai du mal à refaire confiance à se genregrrrrrr é e é e é e é ele é e é e t e u e é e é e ele é e é e é e grrrrrrr de personne et leur pouvoir de tout démolir. Pour moi se sont des intrus qui peuvent faire d’énormes ravages et amener de la douleur et le mal. J’avais expliqué aussi mon vécu à cette infirmière, mon enfance, donc elle savait tout, elle était prévenue qu’elle devait montrer patte blanche quand elle viendrait chez moi et quand elle se trouverait face à mes enfants. Elle était prévenue que son comportement était très important et que je ne lui ferais pas de cadeaux, que je pourrais me montrer très agressive, comme une maman chat qui protège ses chatons, mais apparemment cela n'a pas suffit pour elle ou alors elle n'a rien compris je ne saurais pas quoi vous dire, je n'en sais rien… donc cette expérience à été interrompue.
Mais depuis quelques temps, mon état psychologique et mon état de santé disons se sont un peu déstabilisés, mes absences sont plus fortes, donc mes psychiatres ont souhaité renouveler cette expérience, cette d'aide, qui avait pour projet de me changer les idées, de me faire sortir et éventuellement me soutenir concernant la situation de mon garçon qui devient disons, pas très facile à gérer… mais là je ne suis pas sûre, mais voilà l'infirmière psy avec qui ça n'avait pas marché et bien c'était toujours son secteur et là ça m’a refroidie. Dans ma tête ça n'avait fait qu’un aller et retour. Je n'avais pas le choix, je devais la revoir mais j'ai quand même essayé de demander si éventuellement il n'y avait pas une autre personne qu’elle. Là-dessus le psy m’a répondu que oui une autre femme et qu’éventuellement on pourrait intervertir, une fois l’une et une fois l'autre. Je me suis dit alors pourquoi pas, mais derrière j'avais cette pensée : si elle est comme l'autre… je suis mal partie, mais j'ai dit oui quand même. Il fallait que je m'explique avec l'autre et pourquoi cette aide s'était mal passée. Je ne me suis pas dérobée, je l'ai fait à la séance suivante. Donc rebelote, le psy de l'hôpital me la représente mais accompagnée de sa collègue qui elle, quand elle m’a serré la main, c'était complètement différent. De plus elle me paraissait douce et en plus elle était très jolie. Une jeune femme élégante et très professionnelle c'est la première chose que j'ai constatée. Ça m’a rassurée un peu, mais je devais m'expliquer ou du moins recommencer avec celle ou ça n'avait pas été. Je n'ai pas mâché mes mots, je l'ai sentie embarrassée. Mais tant pis, je m'étais dit dans ma tête que si on devait recommencer à mettre cette aide en place cela devait être clair pour tout le monde et ça l’a été. On a donc pris un rendez-vous pour mon domicile. Et ce rendez-vous c’était aujourd'hui. Je n'étais pas rassurée, j'étais angoissée, énormémemtgrrrrrr é e é e é e é ele é e é e é e grrrrrrrr même, de plus mes enfants étaient en vacances donc à la maison, mais mon ami ne voulait pas les rencontrer non plus. Il ne voit pas l'aide que ça peut m'apporter. Il avait ses raisons, donc il est parti avec la petite dernière faire un tour. Restait donc mon garçon et sa grande sœur à la maison, mais je voyais bien que cela les travaillait, cette venue des infirmières. Je les ai rassurés au maximum et je leur ai dit qu’elles venaient pour moi et pas pour eux et qu’il était hors de question qu’une autre nouvelle expérience négative se reproduise, que le cocon familial resterait le concon familialegrrrrr é e é e é e mioi é e é e é e é v e o e é e é e é e grrrrrrrrrr rassurant et sécurisant, une chose très importante à mes yeux, et pour eux aussi primordial et que je ferais tout pour cela.
Évidemment, elles sont arrivées en retard, mais bon, je devais me montrer indulgente le premier jour. A leur arrivée, mes enfants ont dit bonjour et moi je les ai accompagnées au salon. Leurs premières réactions ont été de se rapprocher de moi pour parler. En plus elles me le disaient en même temps en s’asseyant et moi je leur ai dit pas la peine, il y a assez de place. J'aime pas qu'on me colle. Je leur ai proposé une boisson : jus d'orange, thé, café et la jolie petit blonde m’a dit à une condition que vous m'accompagnez. J'ai eu un sourire et j'ai répondu qu’on venait juste de finir de manger « vous savez c'est encore les vacances donc on n’a pas trop d'heures fixes » et elles m’ont répondu la même chose.
La discussion a commencé, mais je sentais en moi cette inquiétude qui ne me quittait pas. Je repensais à cette première expérience qui n'avait pas marché, elle ne me quittait pas non plus, mais je faisais mon possible pour y faire action c'était important et puis je savais que mon garçon n’était pas loin et qu’il pouvait entendre notre conversation. Là, subitement plus rien, je ne savais plus de quoi je parlais, j'étais mal je me sentais perdue et mon palpitant tapait très fort. J'en avais des sueurs, j'avais l'impression que j'avais les fesses mouilleraaaaaaa é e é e é e é ele é e é e é e grrrrrr, j'avais honte. J'étais complètement démunie et je me suis posé la question quant à savoir qui était encore intervenu à ce moment-là : quelle personnalité ? impossible de le savoir le blanc complet, c'était comme si je m'étais mise à sauter dans le vide. J'ai dit que je ne savais plus de quoi je parlais. Je pense qu’elles s’en sont aperçues mais elles n’ont rien dit. La jolie blonde m’a remise sur la voie de sur quoi j'étais en train de parler. Je parlais de ce que j'avais découvert sur mon père. Elles étaient très intéressées et puis nous avons parlé de mon garçon de mon ressenti etc. Je n'en dirais pas plus sur notre conversation, maintenant je ne sais pas ce que je peux attendre d'elles, je pense que d'abord le courant passera mieux avec la petite blonde. Ma confirmation est là, elle est très professionnelle, je pense que je serais plus à l’aise, c'est elle aussi qui a le plus réagi à mon enfance et je crois aussi qu'elle est très humaine. Maintenant concernant l'autre, mes doutes et mon angoisse ne sont pas passés, alors je reste sur la défensive en ce qui la concerne mais peut-être que cela pourra changer. Elles m’ont proposé des sorties ; mais là elles ont compris que pour moi sortir seule prendre le bus etc. est un gros problème, une chose étonnante. Quand je dois sortir pour accompagner mon fils, cela ne me fait rien. C'est bizarre quand même, me retrouver seule peut être le problème. Je ne sais pas trop en fait. Elles m’ont proposé une rencontre avec d'autres autour d'une pause café mais là c'est elles qui vont voir si c'est bien pour moi. Donc, une situation à suivre. Pour des ateliers rien n'est fixé encore, tant que mon fils n'aura pas repris ces cours normalement… mais bon à voir aussi. Une chose est sûre : j'ai un autre rendez-vous vendredi prochain, avec celle que j'apprécie, mais c'est une prise en charge qui m'angoisse beaucoup. Je trouve que entre le suivi de mon fils auquel je participe aussi pour l'aider, plus le mien je me sem tougrrrrrrrrrrr  é e é e é e é ele é e é e grrrrrrr toute nue.

2 commentaires:

  1. Bonjour Béatrice, intéressant ce compte rendu. Je me suis pour ma part intéressée aux moments où grrr prend la parole parce que je ne pense pas que ce soit n'importe quand.

    Le premier est avec le mot "drogue" employé d'ailleurs à la place de médicaments. Je me suis demandée si ce mot ne renvoie pas à la culpabilité, à la honte de devoir prend ces médicaments qui peuvent effectivement shooter et qui ont un potentiel dangereux.

    Ensuite il y a pour la présence de ces deux femmes, que cela peut tout à fait renvoyer à l'existence des deux mères nourricières, avec une peut -être un peu moins dangereuse que l'autre, mais malgré tout, je prends cela comme un facteur d'angoisse, favorisant la dissociation, le clivage, donc l'absence,le blanc.

    Il y a un grrr qqui est lié aux "parents", comme si parler d'eux les fait réellement vivre et qu'il faut s'en protéger, donc se dissocier.

    Le troisième apparait quand vous parler de l'assistante sociale, or ces personnes font souvent des ravages, elles ne se sont pas préoccupées de voir dans quel milieu vous étiez tombée quand vous avez été placée, et elles sont capables de briser une vie familiale. Donc danger et aussi colère qui ne peut pas s'exprimer vraiment.

    Le quatrième intervient avec la peur de la destruction du cocon familial, votre solitude, puisque votre ami n'est pas là et la nécessité de contenir l'angoisse de vos enfants, de les protéger
    , comme si cela renvoyait à un trop d'excitation .

    Le cinquième est lié à l'absence qui va arrivée mais qui est précédé par l'accélération cardiaque , la sueur (peur) et la honte: culotte mouillée.

    Car au final c'est bien cela qui se passe, quand Beatrice se sent humiliée, deshabillée, nue, mouillée, honteuse, alors grrr prend la main et essaie de s'exprimer pour dire son malheur, mais n'y arrive pas.

    Je ne sais si vous pourrez faire quelque chose de cela, mais sait -on jamais.

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  2. bonjour Giboulée,
    j'aime votre façon de voir les choses, alors procédons par étape : pour les médicaments, oui je suis malheureuse d'en prendre. Parfois je crois que je m'y perds dans les doses avec mes absences, mais je me dis aussi que cela sera finit pour moi je serais toujours obligée d'en prendre que je ne peux pas m'en passer pour pouvoir vivre normalement enfin essayer.
    Pour les deux infirmières j’y ai pensé aussi, c'est la première chose qui m'est venue, mais dans ma tête je me disais que c'était moi qui délirais et cela me fait peur.
    Concernant Grr Grr je ne sais pas, mais cette recherche pour mon père est très lourde à supporter et aussi il faut que je sache, pour moi et pour mon fils, mais j'ai peur aussi pour le service génétique de savoir maintenant que c'est sûrement de mon coté concernant les soucis de mon garçon. Je m'en veux énormément alors que mes deux filles ont pu en hériter aussi.
    Maintenant, pour le cocon familial, oui je me bats pour qu'il reste sécurisant, oui cette enquête nous a tous marqués à jamais, mais je me dis que peut-être il n’avait pas tord. Tellement de doute la dessus , concernant mon ami sans commentaire .. maintenant je ne sait pas si grr prend les commandes quand il y à une source d'angoisse ... votre résumer giboulée est intéressant, comme je vous l'ai déja dit, j'aime votre façon de voir les choses aussi, merci.
    Je vous embrasse bien fort et à bientôt.

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