« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

jeudi 3 janvier 2013

BD – Ma santé, mes réactions dues aux souffrances de mon enfance

31 décembre 2012
Encore une fois, un aller et retour à l'hôpital du à mes fortes migraines et à mes vomissements qui m'empêchaient de prendre mon traitement et inquiétant pour mes crises d'épilepsies.
Quand j'étais à l'hôpital je me suis demandé si le fait d'avoir subi des violences de toutes sortes, qui peuvent avoir pu agir sur ma santé et peuvent pousser mon corps à développer de multiples pathologies plus facilement. Quand je fais l'état des lieux de mon corps et bien ce n'est pas brillant et quand je regarde et constate où la douleur ressort le plus dans mon corps cela donne quand même une réflexion. C'est vrai je coute cher à la sécurité sociale. Je le reconnais mais je crois aussi que si j'avais eu une prise en charge plus tôt envers toutes ces séquelles qui sont dans mon corps et dans mon cerveau qui y sont collées pour le reste de ma vie, je n'en serais peut-être pas là.

Il y a d'abord les blessures émotionnelles qui ne sont pas cicatrisées, qui m'obligent à être suivie par deux psychiatres, à avoir plusieurs traitements différents pour m'aider à vivre à peut près normalement. En plus et nouvellement une mise en place d’un suivi par des infirmières de secteur. Cela été mise en plus car mon état psychologique et physique se dégrade un peu plus depuis quelque temps. Leur rôle : me faire sortir du train train quotidien. Je dois réapprendre à prendre goût pour sortir seule ou accompagnée, retourner dans la vie active et la confronter et reprendre des activités. Une chose que j'aimais faire avant dans laquelle je prenais beaucoup de plaisir, une chose qui me faisais du bien mais maintenant s'est devenu une corvée, une sorte de punition, un vrai calvaire parfois. Je me sens tellement mal quand je sors. J'ai l'impression de faire du trapèze sans filet, que je me plante à chaque fois. Je suis incapable de trouver du plaisir et du désir. Sortir me donne et me provoque des crises d'angoisses affreuses qui saisissent tout mon corps. Je ne supporte plus la foule, cette vraie fourmilière qui court dans tous les sens. J'ai l'impression d'étouffer, j'ai cette sensation que toute cette foule va m'engloutir avec tous ces regards, ces yeux de toutes les couleurs qui me dévisagent. J'ai l'impression que cette foule va m'enterrer vivante. Mon cœur est ce palpitant qui quand il se met en route à toute vitesse me donne l'impression que mon corps va exploser et ce corps que je suis obligée de trainer, car je n'ai pas le choix je dois le supporter ce corps troué. Sortir me fait maintenant souffrir. Je n'ai qu'une hâte, c’est de rentrer retrouver ce cocon familiale qui est ma sécurité. Le monde de dehors est pour moi devenu une menace, un danger une insécurité totale.
Je pense que mes troubles dissociatifs ont agavés la situation. La peur qu'il m'arrive une crise et de me retrouver en psychiatrie, comme cela m'est déjà arrivé. Je pense que ce phénomène dissociatif est du à cette enfance que j'ai eu, sinon je ne crois pas que j'en aurais eu. Toutes ces autres peurs qui me dévorent : la peur du noir, de mes cauchemars, la peur du regard des autres, la peur d’être jugée, la peur de mes réactions, la peur de ne pas pouvoir réussir, d'avancer vers l'inconnu et j'en passe. Un autre problème aussi : le fait de ne pas pouvoir assumer mon corps l'intérieur et son extérieur, comme par exemple le fait que je sois incapable de prendre en compte et d’écouter les signaux de mon corps, ce que lui peut et veut me faire comprendre : d'en prendre suffisamment soin. Je ferais tout pour me faire oublier moi et ce corps pour ne pas me faire remarquer. Je m'habille toujours avec des vêtements trop grands, pour me dissimuler. J'ai peur de me dévêtir, comme par exemple pour allez nager à la piscine, de mettre des décolletés quand il fait chaud en été, pour dormir la nuit dans mon lit. Trop peur de mettre mes formes en valeur. J'ai honte de me regarder dans une glace, trop peur de me voir moi. J'ai un réel dégoût me concernant, peur de me montrer nue tout simplement. J'ai aussi des désordres alimentaires, des comportements compulsifs, du genre perfectionniste, des automutilations, des envies de mourir, des tentatives de suicides, des dépendances à des médicaments – mais beaucoup moins maintenant – des problèmes sexuels, le sexe pour moi est quelque chose de sale et qui fait mal, un dégoût quand je fait l'amour. Je n'aime pas faire de bruit, y comprit pendant l'acte, je ne cris pas ou alors je ne ris pas, cela doit passer inaperçu, personne ne doit le savoir. Certaines caresses sont impossibles à faire, cette pensée d’offrir mon corps à la personne que j'aime, dans mon cerveau, une douleur atroce surgi, j'ai l'impression que c'est à cause de cela qu’on m’a fait du mal en donnant ce corps. Sur ce corps même un simple effleurement dans des endroits précis n'est plus possible maintenant. Je me recroqueville aussitôt, un instinct. Une réaction que j'ai toujours gardée, une façon pour moi de me mettre en sécurité. C'est comme quand je vais mal, je me cache en boule sous ma couette. J'aime pas non plus parler de sexe avec les autres, c'est comme si je me dévoilais, que je me mettais à nue. M'exposer sur ce sujet, je préfère le silence. Je n'aime pas être touchée, tripotée par des inconnus. Un exemple : l'or des consultations gynécologiques, peur des médecins, lorsqu'ils me font passer des examens et qu’ils me touchent, cela me donne des nausées. Je me sens sale après, souillée. J'attache une grande importance aux mots, comment en me parle, j'ai besoin de douceur, de voix douce cela me met en sécurité. Et toutes ces convulsions, ces nausées, ces vomissements qui sont invivables. Tous ces symptômes, toutes ces réactions qui ressortent si fortement ne seraient-elles pas dues à cette violence que l'on m’a fait subir. Suis-je la seule comme cela ?

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