« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

vendredi 11 janvier 2013

BD – La visite de l'infirmière

Vendredi 11 janvier 2103
Aujourd'hui j'avais encore rendez-vous avec l'infirmière de secteur, celle que j'aime bien, mais j'étais très angoissée. J’avais une envie de pleurer pas possible. Une chose m'avait déstabilisée juste avant que l'infirmière arrive mais ça je ne peux vous en parler. Alors mon angoisse a énormément montée. Elle est arrivée à l'heure l'infirmière. Je la trouve très jolie ! Je lui ai proposé un thé, dehors il faisait froid, elle l’a accepté, cela m’a fait plaisir, mais moi j'étais toujours très mal, je voulais qu'elle reparte tout de suite. Mais dans ma tête je me disais que non, je devais faire un effort, accepter cette aide, mais je ressentais cette pulsion qui me poussait, cette pulsion qui veut tout mettre en l'air, envoyer bouler, qui quand elle commence à surgir me fait énormément souffrir. C'est une grosse lutte pour moi de faire mon maximum pour essayer de la canaliser mais vous savez je me suis posé la question de savoir pourquoi elle surgissait à chaque fois quand je vais mal, pourquoi elle me rend agressive aussi bien dans mon comportement que dans mes paroles, pourquoi ce n'est plus Béatrice qui à ce moment-là est aux commendes ? Pourquoi je n'arrive toujours pas à gérer cette pulsion. Elle prend le dessus à chaque fois, j'aimerais pourtant me montrer plus forte qu'elle, mais je n'y arrive pas. Toujours à chercher la confrontation, elle me fait mal.
Je sentais dans mon corps ce tremblement qui commençait à monter le long de ma George. Cette oppression qui elle aussi commençait à pointer son nez. Mon dieu comme j'étais mal. Et dans ma tête je me disais pourvu qu'elle ne reste pas longtemps, pourvu que je puisse répondre à ses questions, pourvu que je n'ai pas de troubles dissociatifs pourvu que je ne la rembarre pas avec mon agressivité qui ressort quand je me retrouve dans cette état là. Comme j'angoissais, je voulais faire bien je voulais vraiment sincèrement, je voulais et je veux avancer pour aller mieux, mais c'est tellement difficile avec toutes ces angoisses et tous ces changements de personnalités. J'ai l'impression que cela me fait barrage, comme si une autre partie de moi ne voulait pas aller mieux. J'ai l'impression que dans mon corps, c'est la guerre qui fait rage à l'intérieur de ma tête aussi. Je me sens épuisée, totalement vidée très souvent. Terrible comme sensation.
Pour revenir à l'infirmière, nous avons échangé sur divers sujets : sur ma sœur, mon père, des sujets qui en ce moment me perturbent beaucoup, qui me déstabilise énormément et je me sentais partir peu à peu. J’avais du mal à trouver mes mots, à expliquer mon ressenti par rapport à tout cela et puis nous avons parlé de mon garçon et là je me suis renfermée sur moi totalement. Là c'était fini, plus de Béatrice encore une fois, je ne pouvais plus gérer mes émotions et je me suis mise à pleurer. Je ne voulais pas, non je ne voulais pas pleurer, d'abord mon garçon n’était pas loin et en plus je ne voulais pas montrer que j'allais très mal, car c'est comme cela je suis depuis quelques jours très mal, à vouloir me tuer, à vouloir me faire mal très mal aussi. Je crois que l'infirmière s'en est rendu compte. Elle m’a dit qu’elle comprenait ma douleur et ma souffrance. J'étais en colère qu’elle se soit rendu compte de mon état, de ce mal être, de cette souffrance. Je ne le voulais pas, je voulais cacher la situation car je ne sais toujours pas comment elles peuvent m'aider ces infirmières. Je me dis que se ne sont pas elles qui peuvent m'apporter les réponses pour que mon fils aille mieux, pour qu'il retrouve le sourire, une chose qui pour moi est très importante et qui me fait pleurer, revoir ces yeux biller de bonheur et de joie de vivre. Elles ne peuvent pas non plus faire partir cette souffrance, cette colère concernant ce père et ces mères que je hais et je ne vous parle pas de mes autres troubles. Voilà pourquoi je voulais cacher ma souffrance et surtout ne pas leur dire que je veux mourir. Voilà pourquoi aussi je ne voulais pas pleurer devant l'infirmière de ce matin, mais je crois qu'elle avait compris. Je lui ai demandé de partir de chez moi, je lui ai demandé gentiment, je ne l'ai pas rembarrée, non je ne voulais pas tout foutre en l'air. Je lui ai expliqué que trop de sujet me perturbait, que je ne me sentais pas bien du tout, je lui ai même dit que si mon garçon n'était pas malade j'aurais demandé une hospitalisation, mais je lui ai dit que cela n'était pas possible. Elle a compris mais elle était inquiète aussi. Je lui ai fait comprendre aussi que je ne savais pas comment j'allais tenir pour les jours avenir. Elle m’a répondu qu’elles étaient là pour m'aider. J'ai compris cela mais personne ne peux m'aider à trouver des solutions et à gérer les situations actuelles. Elle s'est levée et m’a dit qu’elle me rappellerait pour un autre RDV. Je lui ai répondu oui.
Le matin j'avais appelé le psychiatre de l'hôpital. Je voulais régler un petit problème. J'ai demandé à la secrétaire qu'il me rappelle, chose qu'il a faite et nous avons parlé de mon problème et nous avons échangé sur la visite de l'infirmière. Il m’a dit qu’aussi il faudra envisager une hospitalisation dès que mon garçon ira mieux. Je lui est répondu juste « à voir ». Il semblait inquiet de ma réponse. Il est conscient lui aussi que la situation est comme il me l’a dit « lourde à gérer » sur tous les points, mais il m’a dit « vous avez toujours fait le maximum alors pourquoi vous en vouloir comme cela de ne pas être fière de tout ce que vous faites. » Je lui ai répondu il n'y a rien dans ces situations qui pourrait me pousser à être fière de moi et que c'était une chose impensable pour moi de l'admettre. Il est conscient aussi, comme l'autre psychiatre qui le connait bien, que concernant mon ami il est disons à coté de la plaque concernant ces situations mais bon je me dis qu'il est comme ça mon ami et que je dois faire avec, car je l'aime et lui à sa façon.
Peu après, j'avais rendez vous avec mon neurologue le professeur qui lui aussi s'inquiète, sur tout mais il m’a dit une chose et me l’a répété plusieurs fois, que j'avais beaucoup de ressources en moi et que je ne devais jamais l'oublier, qu'il a toujours été fier de mon parcours et de cette façon que j'ai de me battre sur tous les fronts. J'ai ri quand il m’a dit cela. Dans ma tête je me disais qu’il mettait la barre un peu haute me concernant et qu'il avait tord. Et en moi je ne savais pas comment prendre cela, car en général quand le professeur dit des choses comme cela ce n'est jamais pour rien il y a toujours une bonne raison, mais laquelle ? Voilà en gros tout le monde s'inquiète. Je dis que je n'arriverais pas à trouver des solutions à tous ces problèmes et que c'est pour cela que je voudrais me faire très mal pour me punir et le fais aussi que je veux mourir pour en finir car je me dis que je suis vraiment bonne à rien. Il suffit de regarder les situations qui s'accumulent peu à peu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire