« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

mardi 6 novembre 2012

BG – Peinture n° 3 – La mort de mon père

Bon, tout d'abord, juste avant de faire ce dessin, Emmanuelle m'avait demandé de parler de mon père de mon ressenti envers lui. Cela m’a complètement chamboulée. Parler de mon père : que dire sur lui ? Une question que je n'avais jamais pris le temps de me poser, de vraiment bien réfléchir, peut-être que je refusais, et j'évitais de vouloir faire ressortir et de me mettre face à mes émotions. La peur ! Cette grande peur qui me terrorise à chaque fois que je dois me poser pour réfléchir sur un sujet délicat et qui me fait souffrir, mais pourquoi j'ai cette réaction à chaque fois ? Je pense que j'ai peur de me faire du mal et d'aller encore plus loin et plus fort à chaque fois.
Pour revenir à mon dessin, j'ai représenté mon père qui s'est pendu dans sa chambre à l'hôpital psychiatrique. C'est comme cela qu’il est mort, et c'était important pour moi de vraiment le représenter comme cela bien mort. Car je pense que s’il avait choisi cette façon, c'est qu'il voulait vraiment vraiment mourir. C'est aussi ma façon de lui montrer que j'ai bien compris ce qu’il voulait faire.

Sur le coté, la tête, le visage, la bouche grande ouverte, cela représente moi en train de hurler, hurler ma colère, qu'il soit parti, lâchement sans me donner d'explication. De m'avoir abandonnée ; ma colère aussi que l'on ne m’ait pas donné l'opportunité de le rencontrer pour lui dire ce que je pensais de lui, de lui expliquer combien il m’a fait mal, tout ce mal qu’il m’a fait subir cette énorme souffrance. Toutes les séquelles que cela m’a laissé sur mon corps et que je me fais, et ces blessures à l'intérieur de moi qui sont là, irréparables.
Cette jeune fille et ce bébé, c'est toujours moi, je crache ma haine ! Depuis que je suis bébé, ma façon à moi de lui dire : part mais emmène cela avec toi, emmène moi avec toi pour ne pas l'oublier, pour que cela te hante jours et nuits comme ça me le fait.
Tous les traits rouges c'est ma colère.
L'œil sur le coté qui pleure du sang c'est le mien, je pleure car je me dis que malgré ma grande colère contre lui, que peut-être on aurait pu le soigner, le prendre en charge. Il serait resté vivant. Je me serais expliquer avec lui, et je ne l'aurais pas revu après. Vous savez, la mort me fait peur. Je me dis que peut-être si d'autres solutions aurait été trouvées tout cela ne se serait pas fini comme cela, c'est trop triste la mort.
En haut tout en haut cela représente le mal qu’il m’a fait. Je l'ai représenté en nuages, avec des couleurs foncées rouge et noir. Maintenant va t-il aller au paradis ? ça je ne le sais pas.
Le soleil représente l'extérieur, mais il est touché par ma colère et cela explique le rouge aussi le soleil représente le fait que jamais mes journées ne sont heureuses.
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