« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

dimanche 10 mars 2013

BD – Le gros et la sonde

Je suis en colère en colère en colère aujourd'hui le 10 mars, ce soir à 18 heures ma belle mère meurt cela fera deux ans. Je suis en colère en colère je n'arrive pas à écrire sur une histoire d'un gros qui s'est passée avant mon entrer de septembre 1982 au lycée Édouard Vaillant à Vierzon pour trois ans. Oh mais je vous rassure, le matin elles, mes mères nourricières me faisaient courir, je n'avais que dix minutes pour allez jusqu'à la gare prendre mon train, et quand je le loupais, mes corvées était doublées, mes mères nourricières ne voulaient pas me laisser partir la journée entière sans avoir voulu m'apprendre avant les choses du sexe et du plaisir.
Mais avant un soir l’une d'elle m'avait balancer une boite sur la table, je ne savais pas ce que c'était, je devais prendre et ne rien dire c'était un cadeau elles me disaient, je ne comprenais pas pourquoi ngrrrrrrrrrr é e é e é e é e ele é e é e é e grrrrr je reprends : non ? En plus elles me surveillaient sur chaque prise de ces petites pilules et quand je voulais savoir elles me disaient que cela aiderait mon cerveau à mieux se développer, et moi je l'avais gober je ne voyais que le cadeau venant d'elles pour une fois, mais je ne savais pas non plus ce qu’elles m’ont réservé plus tard. Je l'aurais compris, mais j'aurais fait quoi ? Rien sûrement tellement parfois j'avais peur et pour moi leur comportement était normal. Je me rappelle de cette histoire mais avec beaucoup beaucoup de flashs.
Cela a duré pendant ces deux jours et demis. Il faisait chaud. Cette histoire s'est passée dans une petite maison sur la route de la Charité à Bourges et non loin de la prison. On l'apercevait de loin de chez lui.
Les yeux du gros étaient noirs et ses joues énormes. Il avait toujours le front en sueur, ses mains étaient grosses avec des petits poils dessus. Ce monsieur venait régulièrement à la maison le week-end et surtout le samedi soir. J'entendais beaucoup de bruit dans la chambre de mes mères nourricières, mais je ne savais pas ce qu'ils faisaient. A chaque fois je me rappelle que je devais faire briller ses chaussures noires. Elles étaient grosses. Il n'arrêtait pas de me regarder avec un sourire. Moi j'étais contente, je trouvais son sourire rassurant, je n'avais jamais eu le temps de repérer beaucoup de détail le concernant. Je retenais que ce sourire il a du le ressentir car dès que je levais les yeux... il recommençait à me sourire, et moi la pauvre idiote je sugrrrrrrrrrr é e é e é e é e é e grrrrrrrr é e é e t e u e é e é ele é e é e grrrrrr je reprends : suis tombée dans son piège, car voilà derrière ce sourire rassurant et qui me réchauffait le cœur, se trouvait un gros vicieux sadique pervers. Je n'arrive pas à trouver les mots pour le décrire mais il est revenu me hanter. J'avais réussi à le faire disparaître. Oh il était là mais j'avais réussi, mais il revient par flashs qui sont de plus en plus forts.
La première fois, enfin façon de parler, c'était l'été dernier quand je me suis faite opérée de la vessie et qu’il fallait me sonder car elle était restée bloquée. Je ne pouvais plus uriner, et cela c'est fait dans la nuit en urgence, mais l'infirmière n'a pas réussi et le médecin de garde non plus. J'en avais vomi dans mon lit, ils ont fini par me laisser une sonde pour la nuit, et c'est là qu’il est réapparu, et depuis, il ne m’a pas quittée. C'était comme si ma peur de cette sonde l'avait rappelé. Je pleure et j'ai envie de hurler de me taper la tête contre le mur, car je n'arrive pas à rassembler les morceaux, et le peu dont je me rappelle m'effraie et me ronge et me fait vomir, c'est à ce moment là que j'ai connu les infections urinaires à répétition. Mon pipi n'était plus jaune mais rouge et je ne voulais plus uriner, tellement la douleur était insoutenable. Mais j'ai vite appris à faire pipi dans le silence, car le gros venait me surveiller dans les toilettes et sgrrrrrrrr aaaaaa aooa éme mom papa pa jentile aaaaa grrrrrrrrr é e é e é e é e ele é e é e é e grrrrrrr je reprends : s'il n’entendait pas le bruit de l'urine couler, il me tenait par les cheveux et agitait devant mes yeux un fin petit tuyau, et il me disait : je vais t'aider. Il me l’a fait trois fois. Allongée sur le lit les bras et les jambes attachés avec une espèce de sangle noire, j'avais l'impression qu'il allait m'écarteler les jambes tellement il me les avait écartées, et il en mettait une autre sous mes seins bien serrée. Elle me coupait la respiration, je ne pouvais plus bouger, il me mettait juste une espèce de bassin sous mes fesses pour faire couler l'urine, pour la première fois il y est arrivé au bout de trois fois, après pour les deux autres fois du premier coup mais la douleur elle était là et bien vivante atroce. Avec ces grosses mains et ces gros doigts il écartait toute ma partie de mon sexe, mes lèvres, et je le sentais remonter pour pouvoir m'enfoncer cette espèce de tuyau d'un seul coup, j'ai hurlé. Je peux dire hurler à mort. Mes hurlements ne le déstabilisait pas. Il avait mis des choses dans ses oreilles, et je savais à ce moment là que rien ne l'arrêterait, et c'était très facile pour lui de le positionner ce petit tuyau, juste pour me faire faire pipi. Mais pour moi cela a été plus que des minutes, un temps infini et attroce. Après cela je préférai faire pipi sans broncher et pourtant à chaque fois c'était comme si on m'arrachait ma partie intime.
Voilà un flash et il y en a bien d'autres mais moi j'ai peur. Effrayée et je ne veux pas revivre cela je ne le veux pas, c'est vrai je ngrrrrrrrr é e é e é ele é e é e grrrrrr é e é e o e é e ele é e é e grrrrr je reprends : ne vous ai pas raconté comment j'ai atterri chez lui pour ces deux jours et demis mais dans ma tête ce sont des courts-circuits des milliers de volte que je ressens à chaque fois. Il me faut du temps
Mon dessin
J’ai représenté le bas, avec la douleur et le sang, cette douleur qui est très fréquemment présente même en ce moment. Au-dessus, mon œil rempli de pleurs, de souffrance et ces flashs qui me ronge, ces flashs de ces deux jours et demis qui ne me quittent plus jours et nuit, et encore plus haut cette jeune fille, moi Béatrice, qui avait peur qui était terrorisée de mourir et qui savait qu'elle n'avait que le choix de subir. Les petits traits partout c'est la taille des flashs qui s'agrandit de jours en jours. Voilà pour ce dessin, le fond c'est le noir, le noir qui est à l'intérieur de moi qui est mort à jamais.
Ce dessin à été fait aux encres.

4 commentaires:

  1. Béatrice

    Tout est en train de remonter et on est tous à tes cotés pour t'accompagner et te protéger de tes peurs.
    Tu vois, inconsciemmemt, tu essayais de repousser tes souvenirs et tu ne pouvais pas mettre de mots sur le Gr, le Gros.

    Tu a été prise au piège avec lui dans une situation d'horreur et tu n'as eu d'autre issue que de te dissocier et "oublier" tout ce qu'il t'a fait subir, lui et tes "deux mères nourricières" perverses.Ils auraient du être condamnés et aller en prison pour viols et actes de barbarie.

    Pas étonnant que tu voies des images de sang et d'enfermement après ce calvaire que tu décris de deux jours et demi.

    Qu'est-ce que tu as écrit en dessous?A quoi ça correspond?
    Les flashs vont s'arrêter et tu vas pouvoir sortir de ce noir à l'intérieur dans lequel la petite Béatrice s'était cachée pour survivre.Elle n'est pas morte.Sois patiente et crois en toi.Tu sors d'un long tunnel.Essaie de rester le plus pssible dans le moment présent.
    Les flashs ne sont que des flashs.Tu es ici en 2013, Le Gros ne peut plus te faire de mal.
    Tout ça va s'apaiser.
    Je te sers dans mes bras.


    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir Dominique,

    Quel gentil billet merci.

    Oui il va falloir que j'écrive, mais je vous avoue j'ai du mal à rapprocher les morceaux c'est ce que je disais à mon psychiatre cet après midi...mais bon Paris ne sait pas fait en un jour.

    Oui mais voilà une de mères nourricière dont le père a été maire et conseiller général bref du beau monde, qui peut croire que les choses peuvent se passer comme cela; et l'autre une ancienne infirmière pas mieux .. rester le plus possible dans le moment présent je fais de mon mieux je vais déjà moins sur l'ordinateur dans la journée éviter les dégâts..et je laisse tomber aussi ma page facebook peu à peu.

    J'aimerais bien que tout cela s'apaise retrouver le sommeil et un peu de calme à l'interieur de moi de la douceur car je vous avoue que je m'épuise de plus en plus et mon coeur aussi nous l'avons constaté à mes dernières crises d'épilespsies.
    J'ai marqué deux jours et demis cela veux dire que le calvaire et les viols ont duré tout ce temps.

    Je te remercie Dominique et je t'embrasse bien fort.

    RépondreSupprimer
  3. Je suis effarée. C'est peut être pour cela que je n'ai rien écrit jusqu'à maintenant. Je trouve la petite fille très belle.

    mais en regardant le dessin, si on part du bas vers le haut, il y a cet espèce de trou blanc (troublant?) d'où émerge la petite fille et j'ai l'impression que ce trou peut être comme la tête du corps et il y a des bras qui montent vers le haut, qui offrent d'une certaine manière cette petite qui est en train de venir au monde.

    Bisous

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Giboulée,

    Oui je suis effrayée moi aussi c'est très dur aussi, et j'ai besoin de temps, J'aime beaucoup votre façon de repérer les détails de mes dessins merci.

    A bientôt

    RépondreSupprimer