« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

mardi 4 décembre 2012

BD – Lettre à Yannick

Yannick était mon ami, je dis était car il n’est plus de ce monde. Cet ami était comme moi : sans famille. Il faisait partie de la D.A.S.S. Il était très gentil, il m'aimait beaucoup, on avait une amitié sincère et une très grande complicité, on se disait tout, cela a toujours été comme cela entre nous deux : une amitié de longue date. Et le cadeau de sa pluche qui était devenu mon doudou, ce cadeau a fait que nous nous sommes rapprochés de plus en plus tous les deux. Mais voilà, cela ne pouvait plus durer. Notre amitié si forte, plus serrée, plus câline, du moins plus de la même façon.

Yannick tu m’as blessée, m’a fait mal très mal, ce soir là : un dimanche. Ton amitié et ton amour envers moi n'étaient plus. Disparus. Tout cela avait laissé place à une violence que je n'aurais jamais pensée, imaginée, de toi. Je pensais  pourtant que tu  m'avais comprise, compris mon passé, ma douleur, ma souffrance.
Mais ce dimanche soir, tout cela dans ta tête est parti. Disparu. Et même maintenant je me pose la question du pourquoi ? Pourquoi Yannick ?

Ce dimanche soir, nous avons mangé, en ville, dans le vieux Tours, dans une crêperie, nous avons beaucoup ri, parler de choses plus sérieuses, qui étaient notre relation, notre complicité et notre avenir. Oui notre avenir à tous les deux. J'étais bien, heureuse. Quel moment de complicité on avait eu là. J'étais vraiment bien et toi aussi. Après nous nous sommes promener au bord de la Loire, pour digérer. On se tenaient la main, on semblaient si heureux. On s'est allongés sur l'herbe et on a déliré, on racontaient des bêtises. Comme d'habitude tu te rapprochais de plus en plus de moi, tu me faisais des bisous dans le cou, tu commençais à effleurer mes seins, mais en moi à l'intérieur de moi, je ressentais un espèce de dégout, ce dégout que j'avais déjà ressenti. Je t'ai demandé d'arrêter, je voulais rentrer. Je commençais à avoir des nausées. Tu m'as dit oui avec ta voix douce. Je croyais que tu avais compris, compris que je n'étais pas prête, que pour l'instant, pour moi, la barrière était jusqu'aux bisous mais pas plus loin. Donc nous sommes rentrés chez toi, nous avons regardez un film, tu étais bien, c'était le Yannick que j'aimais, que j'adorais. Mais après le film terminé, comme il était tard, je voulais rentrer dans ma chambre meublée. J'étais fatiguée.
Mais là, subitement, tu t'es rapproché de moi, tu m'as attrapée par le bras. Je croyais que tu voulais me faire un bisou pour me dire au revoir et me dire à demain. Mais non ! et là tout a basculé, tu avais changé de comportement, tu as commencé à me dire que tu voulais plus que cela de moi. Tu me voulais, me sentir, me sentir en toi, sentir la chaleur de nos deux corps. Je t'ai répondu que je n'étais pas prête à cela, que l'amour ce n'était pas cela, qu’on ne force pas l'autre à faire ce qu'il ne voulait pas.
Une chose à laquelle je n'étais pas prête. Prête à avoir des rapports sexuels et subitement là tu t'es mis en colère, le ton de ta voix avait monté, tu avais enlevé les clefs de la porte, et là j'ai ressenti en moi un mal être. J'ai vu et je me suis sentie coincée. J'étais mal, je tremblais, j'avais très chaud. La peur a commencé à envahir mon corps, je commençais à être pétrifiée, pétrifiée par ton comportement que je ne comprenais pas. Dans ma tête je me disais, non il joue avec moi, à me faire peur, il va vite arrêter. Je me suis : dit non pas lui il est différent des autres garçons, il ne peut pas me faire du mal. J'y croyais fermement. Mais non, j'ai vu ton visage changer, ton regard me donner des frissons, j'avais très peur, j'avais envie de vomir, mes larmes montaient, elles m'étouffaient.

Ce n'était plus mon Yannick, mon ami, cet ami avec qui je partageais tout, tu avais disparu, c'était une autre personne et je te demandais de me laisser sortir, je te disais que tu me faisais peur et là subitement tu m’as attrapée, par mon manteau, tu m’as poussée vers le couloir de ta chambre, je sentais que mes jambes ne me tenaient plus, je voulais courir mais impossible. Je suis tombée, mon corps ne répondait plus. La peur l'avait pris, envahi. Dans ma tête tout s'est arrêté. Tout était gelé, je n'avais plus de réaction. Et là tu t'es jeté sur moi, tu me disais que j'aillais ressentir ton amour que tu éprouvais envers moi, que tout allait bien se passer, que j'allais aimer, que nous allions jouir tous les deux ensemble en même temps. Car toi aussi tu le veux ! C'est ce que tu me disais. Moi j'essayais de ramper mais tu me tenais si fort que je m'épuisais à vouloir lutter, sortir de tes griffes. Tu as enlevé mon manteau avec une telle violence et de force en me coinçant dans le coin de la porte de ta chambre, je me sentais comme une poupée de chiffon, molle. Je criais non, non !, j'avais l'impression que mes cris n'avait pas de son, pas d'écho, que l'on ne pouvait pas les entendre. J'étais définitivement paralysée. Je ne sentais plus mon corps, il n'était plus à moi à ce moment-là. Tu m'embrassais partout sur tous les coins que tu pouvait trouver, tes mains exploraient chaque partie de mon corps , tu avais touché mon âme. Et là, tu as fini par enlever mon haut, mon soutien gorge, mes seins étaient à l'air. Ils me faisaient mal, tu me les mordais avec acharnement, j'avais froid, tellement froid, je criais encore et encore : arrête ! Je me débattais, mais tu étais plus fort que moi. Ton corps était lourd, coller contre moi, je pleurais, je te suppliais, mais rien ne t’as arrêté rien. J'étais ta prisonnière, ton jouet, ta chose. Je sentais ton souffle et ta respiration, cela me résonnait dans les oreilles. Comme j'avais mal, tu m’as baissé ma culotte, écarté les jambes, je les sentais fléchir, les tiennes sur les miennes. Tous ces gestes, ces coups. Oh ! mon dieu, j'étais anéantie, pétrifiée. Je te regardais du regard, il te suppliait, suppliait d'arrêter. Je voulais mourir, j'avais si mal, si mal et ces mots que te me hurlais, tu hurlais que tu m'aimais, que tu me voulais. Et cette main sur ma bouche, que tu venais de me mettre pour mieux me maitriser. Je ne pouvais plus hurler. Je l'ai mordue cette main jusqu’au sang. Et tu as baissé ton pantalon et j'ai senti ton organe, rigide et gros et subitement j'ai senti cette douleur atroce qui me déchirais en moi, ton sexe dans le mien, que tu avais mis avec une telle force pour le faire une telle force, et tes vas et viens, tu m’as fait saigner, que tu as finir par pousser un cri, tu venais de jouir en moi, tu venais de laisser cette abominable liquide en moi tu avais pris ton pied. Oh ! cette douleur effroyable que je ressentais dans mon corps meurtri , sali, souillé. Oh mon dieu ! Ma tête me tournait, je ne savais plus, ma vue était trouble, j'étais perdue, je croyais que là je mourais, tellement la douleur était forte, je pleurais toutes les larmes de mon corps, je me sentais partir, mourir, car je voulais mourir, mon corps n'était plus le mien. C'était fini. Quelque chose en moi était encore brisé. Tu m'as détruite définitivement, je priais dieu de mourir et là j'en ai perdu connaissance. Tu m’as tuée. À suivre… je ne peux plus… cela me fait trop mal.
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