« Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu'il est.
Mais si vous le traitez comme s’il était ce qu'il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu'il doit et peut être. »

Behandle die Menschen so, als wären sie, was sie sein sollten, und du hilfst ihnen zu werden, was sie sein können.

J. W. von Goethe, Faust I

Art Therapie Virtus

lundi 1 octobre 2012

BD – Lettre n° 2 – A ma mère – plainte

Mère si je peux dire ce mot ! Bonne question ?
Quand vous avez donné la vie, vous m'avez donné un esprit comme à tout être et mère fond ! Mais mon esprit a grandi petit à petit, et je me pose la question suivante, dans quelle condition ?
Un esprit normal doit grandir comme vous le savez, dans de bonnes conditions, comme un oiseau qui fait son nid, pour vivre et se protéger en toute sécurité. Mais comme je vous l'écris je me pose cette question : Dans quelle condition ? Voilà pourquoi ?

J'ai l'impression d'avoir subi plein d'offenses, de maltraitances, de toutes sortes. En fait, je ne me rappelle pas d'avoir eu une enfance et d'avoir été une petite fille comme les autres.
Pourquoi avoir un tel sentiment dîtes-le moi ?
J'ai l'impression d'être passée à l'âge adulte très vite, sur des bases que je me suis construite moi-même, à ma manière, sans exemples, sans l'amour d'une mère et d'un père comme la vie doit le faire normalement. Donc disons que maintenant je me rends compte que certaines de ces bases sont erronées.
Pourquoi  je me pose cette question ? Dîtes-le moi ? J'ai l'impression d'avoir grandi sans être passée par la case « Bébé » !
Mais où est passé le bébé et la petite fille comme le déroulement de la vie normale se passe, les souvenirs ou sont ils ? Dîtes-le moi ? peut-être que je me trompe.
Je ne me rappelle pas avoir eu le temps de pleurer avec des larmes normales comme une petite fille, si pour moi que des larmes qui étaient et qui sont encore des larmes spéciales : des larmes pleines de souffrances. Souffrances à cause de vous et de mes deux mères nourricières.
Tout cela à cause de personnes aussi qui l'ont voulu et très fortement : vous et mes mères nourricières. Vous m'avez blessée mais pourquoi toujours ce sentiment ? Dites-le moi, là encore je me trompe peut-être.
Vous savez quand je pense à cela, j'aimerais revenir en arrière pour changer ce foutu passé ! Avoir une machine pour remonter le temps et tout recommencer, retrouver une vie de bébé et une enfance pleine d'amour et de bonheurs, de chaleur de câlin et de compréhension. Mais je vous le répète peut-être que j'ai eu tout cela mais que je ne m'en rappelle pas, alors pourquoi dîtes-le moi ? Pourquoi cette éternelle sensation ?
Mais voilà, je ne peux pas changer le passé je dois vivre avec et l'accepter. Cette sensation mais j'ai du mal. Pourquoi ? Mais pourquoi dites-le moi !
Le passé ne se rembobine pas comme un film. Non. Le passé je le vois : des images, et je le subis, tout le temps, il me rend malade, me fait souffrir, j'aimerais l'oublier mais comment faire ? pourquoi j'ai cette souffrance et ces images dîtes-le moi ?
Moi j'ai une idée, elle est simple. Répondez à mes questions. Soulagez votre conscience... vous parlez bien à vos autres enfants alors pourquoi pas moi, dîtes-le moi ? Simplement répondez à mes questions.
Seriez vous capable de lire cette lettre que je vais vous envoyez dîtes-le moi et serez-vous capable aussi de me répondre avec toute votre franchise dites-le moi aussi. Serez-vous capable de me rendre heureuse une fois ou encore une autre fois si vous l'avez déjà fait ; dîtes-le moi.
_______________________
Les autres billets de BD
BD – Collage n° 1 – Nuit agitée 
BD – Collage et commentaires
BD – Collage n° 2 – Cerveau 2
BD – Dessin n° 2 – Interdiction d'aimer
BD – Dessin n° 1 – Colère
BD – Lettre n° 1 –  A ma mère
BD – Collage n° 3 – Cerveau qui disjoncte
BD – Je me fais mal !
BD – Collage n° 4 – Scarification
BD – Collage n° 5 – Mal de tête
BD – Dessin n° 4 – Colère/calme
BD – Dessin n° 10 – Le dieu Pan n°2
BD – Les pulsions qui reviennent
Lettre de Dominique à Béatrice sur la dissociation 
BD – Peinture n° 7 – Les larmes blanches
Béatrice, Grr Grr et Béatrisse

2 commentaires:

  1. Bonjour Béa,

    j'ai relu aujourd'hui cette lettre 2 (j'aurais dû lire la 1, mais je ne l'ai pas fait).

    je suis très très ennuyée, parce que quand je te lis, je pense à une amie à moi qui a été abusée par sa mère, qui en a longtemps douté (une mère ça ne fait pas ça, alors je dois inventer) et qui aussi a essayé des faire tout ce qu'elle pouvait (cela pouvait aller de la peinture faite dans sa maison, à une réussite à une formation) juste pour entendre une fois: je suis fière de toi, je t'aime. Or ce que tu écris:

    " Serez-vous capable de me rendre heureuse une fois ou encore une autre fois si vous l'avez déjà fait ; dîtes-le moi." c'est la même chose.

    C'est une quête impossible. peut être auras tu des réponses au desamour, mais je crains (et je n'aime pas écrire cela) que tant que tu chercheras cela, tu seras emprisonnée par un lien qui ne te permet pas d'exister. Tu fais pour elle, pour qu'elle te regarde (et Dieu sait si le regard d'une mère c'est important) et d'une certaine manière toi tu n'existes pas pour toi.

    Peut être que ce que tu appelles "ton démon" c'est quelque chose qui va avec cela; tant que tu lui donnes de la vie et du pouvoir à cette mère (mais peut on l'appeler comme cela) elle ne te lâchera pas or justement il faut qu'elle te lâche, que tu la lâches pour que celle qui dort en toi l'enfant merveilleux puisse prendre vie et naître.

    Je sais que ce que j'écris est dur, mais je crois aussi que je dois le faire.

    Avec toute mon affection

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour madame Giboulée,
      Sans comentaire , je veux simplement des réponses , à bientôt, je vous embrasse.

      Supprimer