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… une piste étymologique (vir : l'homme ; virtus : la puissance). En effet, le virtuel, c'est la potentialité du « en puissance » auquel ne s'oppose nullement le réel mais bien la mise en acte, l'actualisation. La graine qui contient virtuellement l'arbre est tout aussi réelle que ses éventuels avatars successifs ultérieurs. Plus encore, le bloc de marbre dans lequel le sculpteur anticipe sa création recèle virtuellement le buste qu'il projette. Ce dernier exemple est emblématique car il met en scène le désir de création et son guide, la représentation (-but2) qui substitue la présence à l'absence. On y voit bien comment la technique donne la main et l'outil à la désirance dans une simultanéité3 et une réciprocité à l'opposé d'un clivage psyché/technique si souvent source de méprises. On y perçoit aussi avec clarté, combien la mise en œuvre de l'acte est le fruit d'une "anticipation créatrice"4 dont la nature et le contenu sont le reflet authentique de la mémoire cognitive, affective, fantasmatique d'un individu indissociable de sa filiation et de son affiliation culturelle. Cette anticipation d'un prototype imaginaire s'enracine dans le substrat mnésique vir tuels5. C'est une véritable simulation psychomotrice qui jette un pont entre les possibles du virtuel matriciel et les singularités de l'actualisation agissante.
Dans ce contexte sémantique, les sophismes pour souligner la soi-disante paradoxalité de l'intitulé récent de "réalité virtuelle" se font plus rares. Je la définis comme une construction mentale de l'observateur immergé physiquement dans des simulations sensorielles interactives (des artefacts technologiques) qui leurrent sa perception. La réalité virtuelle est donc un bon vieux simulacre, non pas de la réalité mais de la perception du corps mobilisé certes avec ses cinq sens (l'odorat résiste encore un peu ?) mais aussi ses "représentations d'actions6".
… une piste étymologique (vir : l'homme ; virtus : la puissance). En effet, le virtuel, c'est la potentialité du « en puissance » auquel ne s'oppose nullement le réel mais bien la mise en acte, l'actualisation. La graine qui contient virtuellement l'arbre est tout aussi réelle que ses éventuels avatars successifs ultérieurs. Plus encore, le bloc de marbre dans lequel le sculpteur anticipe sa création recèle virtuellement le buste qu'il projette. Ce dernier exemple est emblématique car il met en scène le désir de création et son guide, la représentation (-but2) qui substitue la présence à l'absence. On y voit bien comment la technique donne la main et l'outil à la désirance dans une simultanéité3 et une réciprocité à l'opposé d'un clivage psyché/technique si souvent source de méprises. On y perçoit aussi avec clarté, combien la mise en œuvre de l'acte est le fruit d'une "anticipation créatrice"4 dont la nature et le contenu sont le reflet authentique de la mémoire cognitive, affective, fantasmatique d'un individu indissociable de sa filiation et de son affiliation culturelle. Cette anticipation d'un prototype imaginaire s'enracine dans le substrat mnésique vir tuels5. C'est une véritable simulation psychomotrice qui jette un pont entre les possibles du virtuel matriciel et les singularités de l'actualisation agissante.
Dans ce contexte sémantique, les sophismes pour souligner la soi-disante paradoxalité de l'intitulé récent de "réalité virtuelle" se font plus rares. Je la définis comme une construction mentale de l'observateur immergé physiquement dans des simulations sensorielles interactives (des artefacts technologiques) qui leurrent sa perception. La réalité virtuelle est donc un bon vieux simulacre, non pas de la réalité mais de la perception du corps mobilisé certes avec ses cinq sens (l'odorat résiste encore un peu ?) mais aussi ses "représentations d'actions6".
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2 Freud S. (1900), L'interprétation des rêves, Paris, PUF, 1967.
3 "L'instance symbolisante est toujours déjà techonologique" dit bien J.-L. Weissberg dans sa contribution.
4 Missonnier S. (2001), Anticipation et périnatalité : prolégomènes théoriques in Pratiques Psychologiques, n°1, 17-30 et Cupa D., Deschamps-Riazuelo H., Michel F. (2001), Anticipation et création : l'anticipation parentale prénatale comme œuvre in Pratiques Psychologiques, 1. 31-42.
5 Bergson H. (1896), Matière et mémoire, Paris, PUF.
6 Freud S. (1900), L'interprétation des rêves, paris, PUF, 1967.
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